Mgr Brac de La Perrière, nommé samedi 27 août évêque de Nevers, faisait partie des évêques signataires du curieux Comité pour l’Information et la Communication, organe de la CEF qui a condamné le film de Mel Gibson La Passion du Christ en 2004 (organe que l’on n’entend jamais, concernant d’autres films bien plus scandaleux) :
Le film “La Passion du Christ” de Mel Gibson sort en France mercredi 31 mars. Ce film a suscité dès avant sa sortie en salle, une polémique et des réactions contrastées. La sincérité du cinéaste n’est pas en doute et le film attirera des hommes et des femmes qui cherchent peut-être à savoir qui est Jésus. Dans ce film pourtant, le visage du Christ transparaît moins que nos obsessions contemporaines : angoisse du mal, fascination pour la violence, recherche de coupables. Le cinéaste, imprégné d’une certaine culture cinématographique, a choisi de mettre en images les dernières heures de la vie du Christ, avec une volonté affichée de reconstitution historique. Ces choix ne sont pas sans conséquence :
- Le choix d’isoler la Passion de la vie et de la prédication du Christ d’une part, et des récits sur le Ressuscité d’autre part, raccourcit le message des évangiles de manière problématique. Les quelques flashes-back, trop allusifs, ne permettent pas de prendre en compte les motifs complexes qui ont peu à peu suscité l’adhésion des foules à Jésus, et la controverse sur sa personne, ses intentions, son mystère.
- En particulier, ce parti pris d’isoler la Passion de la prédication du Christ conduit à ne rien montrer des controverses entre Jésus et les pharisiens, les scribes et les chefs des prêtres : le film les prend à l’heure de l’arrestation et de la comparution du Christ, dans une colère démente. Ainsi, indépendamment de savoir si le film est intentionnellement antisémite, il pourrait être utilisé pour conforter des opinions antisémites.
- Si le film rappelle crûment l’atrocité des supplices subis et de la mort sur la croix, il le fait avec une complaisance choquante dans le spectacle de la violence. Cette violence, qui submerge le spectateur, finit par occulter le sens de la Passion et plus largement, l’essentiel de la personne et du message du Christ : l’amour porté à sa perfection dans le don de soi consenti.
- Cette violence extrême justifie que le film soit interdit aux moins de 12 ans. N’est-il pas paradoxal qu’un film sur Jésus ne puisse être montré à des enfants ?
Comité permanent pour l’information et la communication :
+ Mgr Jean-Michel di Falco, président du COPIC
+ Mgr Georges Pontier, alors vice-président de la Conférence des évêques de France
+ Mgr Thierry Brac de la Perrière
+ Mgr Jean-Charles Descubes
+ Mgr Jacques Perrier
+ Mgr Jean-Yves Riocreux