Le maire de Lourdes Jean-Pierre Artiganave (UMP) s’inquiète d’une menace de suppression des trains spéciaux qui amènent chaque année des centaines de milliers de pèlerins dans la cité mariale. Le président de la SNCF Guillaume Pepy a récemment invoqué des travaux sur les voies pour justifier une réduction de trafic. Chaque année, six millions de pèlerins se rendent à Lourdes, dont 30% par le train.
De son côté, l’évêque de Tarbes et Lourdes, Mgr Jacques Perrier, a insisté dans un communiqué sur la “vétusté” des voitures-ambulances et “leur prochaine mise au rancard“.
C’est une affaire de quelque 9 millions d’euros que les Pèlerinages ne peuvent prendre en charge. Le Premier ministre a chargé un médiateur d’explorer des solutions.
M. Artiganave demande à M. Pepy de “respecter les accords de Lourdes“, signés en 2004 avec la SNCF et Réseau ferré de France (RFF). Ils stipulent “la continuité du transport par le train” des masses de pèlerins, dont la moitié sont des Italiens. “On traite les pèlerins comme des trains de déchets nucléaires“, s’est emporté le bouillant maire de Lourdes.
Mgr Perrier estime que la convention signée n’est “pas observée par la SNCF” et ajoute qu’une lettre du président de la conférence épiscopale, le cardinal André Vingt-Trois au président de la SNCF, “est restée, jusqu’à ce jour sans réponse“.
Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la CEF, a signé une tribune dans laquelle il écrit :
Ami pèlerin, le sort s’acharne sur toi. Jusqu’à présent, ton train accusait de fréquents retards. Tu prenais ton mal en patience. Voici que disparaîtrait ce que tu connais depuis tant d’années ? Evidemment tu es catho, donc en principe compréhensif et miséricordieux devant les tracas à répétition. Mais je sens monter en toi, comme en de multiples autres semblables, un véritable ras le bol. Tout ceci est d’autant plus injuste que les pèlerins de Lourdes sont « bons publics » depuis des lustres. Ils consentent des frustrations qu’aucun autre groupe de clients ne supporterait. Des non croyants le disent. Ceci est d’autant plus incompréhensible que les responsables de pèlerinage acceptent une hausse tarifaire supérieure à la hausse contractuelle. Ceci est d’autant plus inadmissible que les organisateurs religieux travaillent de concert avec la SNCF à une rationalisation des trains de pèlerinage.