Les évêques ont reçu depuis une semaine l’instruction sur le motu proprio Summorum pontificum. Ce texte a été publié à midi. Ce soir, le site internet de la CEF reste toujours muet et vide. Symptomatique d’une opposition épiscopale qui ne veut pas s’affirmer comme telle : plutôt que de refuser les textes du pape, on préfère les ignorer.
Du côté du quotidien officieux de la CEF, Nicolas Senèze se risque à l’analyse du texte pour le triturer et lui faire dire ce qui ne s’y trouve pas. A le lire, on a l’impression d’un texte plus restrictif, voire d’un autre texte. Voici quelques citations qui forment son tissu d’âneries :
- Un message direct à la Fraternité Saint-Pie-X et à ses fidèles, mais aussi à tous ceux qui, même au sein de l’Église catholique, contestent de fait la légitimité du Missel de Paul VI
- Cela exclut donc les prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X, semble-t-il toujours suspens
- Et si les évêques « peuvent demander la collaboration des prêtres » des instituts traditionalistes (n° 22), c’est avec ce même esprit que ceux-ci acceptent le Missel de Paul VI
- contrairement aux craintes de certains évêques, il n’y a aucune obligation d’enseigner la forme extraordinaire dans les séminaires, mais une « possibilité » qui doit être offerte « si les exigences pastorales le suggèrent » (n° 21)
Bref, rien de nouveau sous le soleil : l’épiscopat de France est bien décidé à empêcher que la forme extraordinaire soit offerte “à tous les fidèles la liturgie romaine”. Nicolas Senèze vient de leur fournir les arguments qui leurs serviront à opposer une fin de non-recevoir aux demandes :
- Pas de lien avec la Fraternité Saint Pie X (ce que ne dit pas le texte…)
- les prêtres Ecclesia Dei doivent “accepter” le Missel de Paul VI (ce point, inventé par Nicolas Senèze, n’existe pas dans le texte)
- les évêques n’enseigneront pas l’usus antiquor dans les séminaires (or “on demande aux Ordinaires d’offrir au clergé la possibilité d’acquérir une préparation adéquate aux célébrations dans la forme extraordinaire. Cela vaut également pour les séminaires.”
Ainsi, il est à craindre que l’objectif de cette instruction, qui est de “garantir” et “assurer réellement l’usage de la forme extraordinaire à tous ceux qui le demandent”, reste lettre morte. A moins que la Commission Ecclesia Dei, dotée de nouveaux pouvoirs ait réellement le moyen de faire plier les évêques récalcitrants.