Suite à l’exposition “pipi-caca” en Avignon, Hervé Bizien rappelle dans Monde & Vie que nos évêques, et pas seulement Mgr Rouet et Mgr Louis, trempent depuis longtemps dans l’abject pseudo-art qui se veut contemporain (comptant pour rien ?) :
Jean Clair, ancien directeur du musée Picasso et membre de l’Académie française, a donné quelques exemples de cette étrange collaboration dans le cadre d’une conférence donnée au Parvis des Gentils : dans une église vendéenne, en 2001, à côté de la châsse d’un saint guérisseur, a été installée une autre châsse bourrée d’antibiotiques ; faut-il parler d’art? Dans l’église Saint-Sulpice, à Paris, l’« artiste » Faust Cardinali a pu installer une « machine à baptiser » maculant d’une résine présentée comme le « sperme de Dieu » des certificats de baptême géants vendus 1 500 euros pièce : est-ce catholique ? A Gap, en avril 2009, Mgr Di Falco a inauguré dans la cathédrale, la veille du dimanche des Rameaux, une oeuvre de Peter Fryer représentant le Christ nu et ligoté sur une chaise électrique : art sacré ? En 2009, dans une église du Finistère, une strip-teaseuse a dansé nue sur l’autel lors d’un happening de danse contemporaine subventionné par le ministère de la Culture : qui s’en est ému? L’art est-il compatible avec les pulsions les plus basses de l’homme ? En revanche, l’évêque d’Avignon, Mgr Cattenoz, a protesté vigoureusement contre l’exposition du « piss Christ » dans la cité pontificale, en demandant le retrait de la photographie. « Est-ce que l’artiste a le droit de faire n’importe quoi? Est-ce que l’art est compatible avec les pulsions les plus basses de l’homme? Je ne le crois pas », dit-il. Mais sa protestation aurait peut-être été mieux entendue si, dans un livre à la louange de l’art contemporain et de la transgression, cosigné en 2002 par NNSS Gilbert Louis, Albert Rouet, le père Pousseur et le galeriste Gilbert Brownstone, ces braves ecclésiastiques, inculturation oblige, n’avaient pas cru bon de s’extasier sur ce même « piss Christ », « oeuvre porteuse de lumière » selon le père Pousseur – tandis que Brownstone, beaucoup plus lucidement, considère Serrano comme une « vedette incontournable du monde de l’art et du marché ». Pour finir, nous donnerons à méditer à NNSS Louis et Rouet ce mot profond de Jean Clair : « Un Dieu sans la présence du Beau est plus incompréhensible qu’un Beau sans la présence d’un Dieu. »
Addendum : Un lecteur me fait remarquer que Monseigneur Le Vert, évêque de Quimper et Léon, s’est ému de la danse sur l’autel d’une église du Finistère, au point qu’il a publié un directoire concernant l’usage des chapelles :
http://catholique-quimper.cef.fr/images/stories/pdf/eveque/directoirechapelles.pdf