Lors de la messe chrismale :
L’affirmation de notre identité chrétienne prend tout son sens dans le contexte actuel de délitement des appartenances collectives, que ce soit l’affaiblissement des grands idéaux comme la patrie ou le sens du bien commun, que ce soit le déni de nos racines chrétiennes au nom d’une laïcité d’exclusion, et l’effacement de notre patrimoine symbolique qu’un pseudo art n’hésite pas à caricaturer, à profaner ou à outrager, au nom de la liberté d’expression.
La question de l’identité nationale a fait l’objet de grands débats publics est liée aussi aux flux migratoires et à l’accueil sur notre territoire de familles déracinées qui ont d’autres référents culturels et religieux (je pense à l’Islam) avec le risque du repli communautariste.
La question de la construction de l’identité revêt aussi une dimension éducative. Le brouillage de repères affectifs dû à l’éclatement et à la recomposition des cellules familiales avec ses séquelles considérables sur le plan de la transmission entre les générations est d’actualité. (…)
Cette question de l’identité, qu’elle se pose à l’échelle collective ou à l’échelle individuelle, relève de 3 interrogations :
D’où je viens ? Quelles sont mes racines, mes origines ?
Dans un monde mobile, « liquide », qu’est-ce qui est sûr, inoxydable ?
Où je vais ? Quel est le but de la vie ? Quel est l’avenir de notre société ?Ces 3 interrogations, chaque personne les pose à soi-même, mais les pose aussi à la société, à la culture, en lui demandant de lui fournir des valeurs, des projets, des exemples auxquels s’identifier. Faute de répondre à ces interrogations, la cohésion interne de la société et sa pérennité risque de se dissoudre au profit de la promotion des revendications individuelles, de la dictature de l’insouciance ou du désenchantement. (…)
En rappelant aux hommes leur provenance en Dieu, l’Eglise à temps et à contretemps atteste que la vie humaine, depuis sa conception est un acte de Dieu, un don de Dieu, qu’elle est absolument sacrée, au point que chaque personne porte l’image et la ressemblance de Dieu, au point que le Fils éternel du Père a épousé notre nature humaine en devenant à son tour, embryon, fœtus, enfant. Dès que la vie n’est plus respectée dans sa dignité intrinsèque, elle est vite instrumentalisée. On met la main sur elle. Alors, c’est la loi qui en vient à justifier sa destruction et par le dépistage, c’est alors la traque aux handicaps.