J’avais relaté cette affaire début mars. A un internaute du Forum catholique qui demandait des explications, il a été répondu :
Monsieur,
Le 4 janvier 2011, Le cardinal Philippe Barbarin donnait une conférence sur le dialogue interreligieux dans le cadre du synode du diocèse de Versailles. Il est possible de revoir l’intégralité de cette conférence ici :
http://www.synode.catholique78.fr/participation/lequipe-synodale/videos-du-synode
Alors qu’était venu le temps d’un échange avec l’assemblée, une des phrases de l’archevêque de Lyon a été mal interprétée. Il y rapportait en effet un souvenir de séminaire : un prêtre âgé qui a contribué à sa formation lui avait alors conseillé d’apprendre par cœur une prière en arabe, de façon à pouvoir accompagner, si l’occasion venait à se présenter, un musulman au moment de sa mort. Une manière, pensait ce prêtre, de vivre la règle d’or donnée par Jésus dans l’Evangile : “Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la Loi et les Prophètes” (Mat 7, 12).
Pour répondre à votre interrogation, le cardinal croit utile de préciser qu’en fait, la situation ne s’est jamais présentée dans son ministère. Si toutefois il en était ainsi, il ne manquerait pas de confier cette personne à la miséricorde de Dieu, puisque tel est le cœur de notre Evangile. Aider un croyant à se préparer à la rencontre définitive avec le Dieu vivant est assurément un acte de charité.
Le Pape Benoît XVI lui-même ne dit-il pas dans son livre intitulé “Lumière du monde”, au chapitre 9, en évoquant l’islam : « Nous devons en tout cas essayer de vivre ce que notre foi a de grand, et d’en donner une image vivante, mais aussi de comprendre l’héritage des autres. L’important c’est de trouver ce que nous avons de commun et de servir ensemble dans ce monde, là où c’est possible. » La miséricorde est certainement l’un des mots dans lesquels se reconnaissent les chrétiens et les musulmans.
Certes, il aurait été utile que le cardinal ait pris le temps de préciser et expliquer sa pensée. Mais il est difficile de se faire comprendre de personnes qui ne le veulent pas ou dont les intentions sont manifestement hostiles.
Avec l’assurance de nos sentiments dévoués dans le Christ, et en vous souhaitant une bonne montée vers Pâques.
P. Renaud de KERMADEC
Directeur de cabinet et secrétaire particulier de l’Archevêque de Lyon