Suite à la démission de Monseigneur Hubert Coppenrath à la charge pastorale du diocèse de Papeete, le père Bruno Ma’i, vicaire apostolique, administrera le diocèse jusqu’à ce qu’il y ait un nouvel archevêque de nommé. Mgr Coppenrath déclare à la presse :
Quand on a atteint l’âge de 75 ans, on doit présenter sa démission. Elle est acceptée ou pas. Dans mon cas, cela faisait cinq ans que je l’avais déposée et c’est seulement maintenant qu’elle est acceptée.
Pourquoi seulement maintenant ?
Parce qu’il faut trouver un successeur. Ici, il y a peu de prêtres et ce n’est pas si facile que ça. Et ils n’ont pas trouvé de successeur puisque Bruno Ma’i n’est pas un évêque, c’est un administrateur apostolique. Il va administrer le diocèse vacant, jusqu’à ce qu’il y ait un archevêque qui soit nommé.
Qu’allez-vous faire de votre temps de libre ?
Ah, je n’ai pas à me soucier. On va m’employer tout de suite. On va me confier une paroisse, c’est sûr.
Quel regard portez-vous sur toutes ces années ?
Elles ont vite passé. Quand j’ai été nommé, j’avais déjà 68 ou 69 ans, j’avais donc maximum sept ans et je suis finalement resté 12 ans.
Aviez-vous un objectif ?
Mon frère, à qui j’ai succédé, a fait beaucoup de choses. Mon premier objectif était de continuer ce qu’il avait commencé parce que ce n’était pas si facile que ça. Il a ouvert un séminaire et ce n’est pas facile de le maintenir. Il faut des élèves mais aussi des professeurs et c’est difficile par les temps qui courent.
Pensez-vous avoir réussi ?
Plus ou moins. Il y a eu des choses imprévues. Pendant ces 12 ans, j’ai consacré beaucoup de nouvelles églises, 25. Le nombre de fidèles augmente et les gens ne sont plus aux mêmes endroits. Il faut construire. Ça a été un gros souci car pour construire, il faut avoir des ressources. On a été dans des situations difficiles d’un point de vue financier. On a été obligés de lancer le denier du culte. Une espèce d’impôt qui est libre. On demande aux catholiques de verser un jour de revenu d’une année. C’était quelque chose de nouveau, il fallait habituer les gens. Ça nous a permis de faire face aux grosses dépenses que nous avons eues.
Quels sont vos plus beaux souvenirs ?
J’ai eu beaucoup de joie. On ne peut pas dire que j’ai été un évêque malheureux. Le fait de consacrer 25 églises, il y a beaucoup d’évêques en France qui n’ont jamais vu ça. On ne construit plus en France, on détruit. Ici, on construit encore. J’ai ordonné beaucoup de prêtres, beaucoup de diacres. On ne peut pas dire que la joie se cristallise sur un fait ou deux, c’est tous les jours qu’on est heureux de voir des gens se convertir, quitter une vie de péchés pour changer, de voir que les retraites touchent beaucoup de gens. Je pense qu’il y a des pays où les prêtres sont découragés car personne ne les écoute, ici, ce n’est pas le cas. On est plutôt trop chargés que pas assez.
Et avez-vous des regrets ?
Pas tellement… J’aurai préféré qu’il y ait davantage de vocation sacerdotale, lorsque j’ai pris le diocèse il n’y avait plus assez de places au séminaire, maintenant c’est le contraire. C’est passager. Mais ça a été une déception. […]