Dans son éditorial rédigé le 14 mars et publié dans l’hebdomadaire diocésain Denver Catholic Register daté du 17, Mgr
Charles Chaput, archevêque de Denver (Colorado), estime que le projet de loi du Sénat portant sur la réforme du système de santé « ne satisfait pas aux normes morales minimales »
et ne saurait donc obtenir le soutien des évêques américains.
« La version du Sénat de réforme de la santé que les responsables du Congrès et la Maison Blanche tentent actuellement de faire passer de force, est un mauvais projet de loi qui se soldera
par une mauvaise loi (…) Il ne satisfait pas aux normes morales minimales dans au moins trois domaines importants : l’exclusion du financement et de l’aide à l’avortement ; des
protections adéquates de la clause de conscience pour les personnels et les institutions de santé ; et l’inclusion des immigrés ».
L’archevêque dénonce aussi dans son éditorial les organisations “catholiques” pro-Obama qui prétendent que le projet de loi est suffisamment pro-vie : ces « groupes, associations
commerciales et publications qui s’autoproclament “catholiques” ou “pro-vie” et qui soutiennent la version du Sénat – quelles que soient leurs intentions – portent un grave préjudice à la nation
et à l’Église, en sapant le témoignage de la communauté catholique, et garantissent l’échec d’une réforme de la santé authentique et éthique. » Ces groupes, dénonce l’archevêque, «
créent de la confusion au moment même où les catholiques ont besoin de réfléchir en toute clarté aux autres problèmes qui résident dans le débat sur la réforme de la santé. Ils apportent aussi
l’illusion de la moralité pour un acte législatif non éthique. »
L’archevêque rappelle ensuite à ses lecteurs « quelques simples faits » :
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Premièrement, les évêques catholiques des États-Unis ont commencé à faire pression pour une vraie réforme nationale
de la santé « bien avant que les partis politiques ou les médias aient découvert que c’était convenable » ;
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Deuxièmement, les évêques ont sincèrement cherché à élaborer un consensus « qui puisse être utile à tous les
Américains », mais l’échec de leurs efforts provient d’une seule source : « Il provient entièrement de l’entêtement et des dérobades d’un certain nombre de responsables-clé
du Congrès, et du refus de la Maison Blanche d’honorer les promesses faites par le président en septembre dernier. » ;
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Troisièmement : « le débat sur la réforme de la santé n’a jamais été seulement l’affaire des partis politique
» et il ne l’est toujours pas. Après avoir félicité le « caractère extraordinaire » du député Bart Stupak et de ses amis Démocrates pro-Vie l’archevêque précise que «
peu de gens sont sérieusement opposés à ce que des soins médicaux convenables soit accessibles à tous les Américains. Mais Dieu, ou le diable, réside dans les détails et dans cette mesure
l’actuelle version du Sénat de la réforme de la santé n’est pas seulement défectueuse, elle est aussi une grave erreur ».
Pour toutes ces raisons, le projet de loi « ne mérite pas – et n’a pas davantage – le soutien des évêques
catholiques de notre pays, lesquels parlent au nom de la communauté des croyants catholiques. Les catholiques et toutes les personnes de bonne volonté qui ont le souci des fondements de la
dignité humaine devraient s’opposer à [ce projet de loi]. »