Dans un article de Valeurs actuelles consacré à la mobilisation de Français pour empêcher les destructions d’églises non utilisées, Bénédicte Fournier écrit :
Les “sauveteurs” d’église aimeraient parfois être plus soutenus par la hiérarchie catholique : « Le curé ne prend pas position, regrette Michelle Delage. Il dit qu’il trouve démesuré de mettre autant d’argent dans des travaux alors que des enfants meurent de faim. » […]
Faut-il rappeler à ce curé que l’homme ne se nourrit pas seulement de pain ?
Le père Norbert Hennique, directeur du service national d’art sacré de la Conférence des évêques de France, regrette un manque d’entretien coupable mais admet certaines solutions radicales : « Il y a parfois dans une commune deux églises, pas forcément des chefs-d’œuvre. Je comprends qu’un maire hésite quand il a le choix entre la réparation de la toiture d’une de ces églises et la construction d’une école. »
Mgr Bernard Podvin se veut rassurant : « Nous veillons à ce qu’aucune décision aveugle ne soit prise. Nous nous inquiétons pour les populations : une église en mauvais état, c’est le signe d’une baisse de la pratique religieuse, d’un manque de vocations sacerdotales et d’une vie locale qui s’éteint. Les grands saints évangélisateurs étaient soucieux de la dignité des édifices. »
Ces paroles ne sont pas toujours suivies d’effets. À Colonard-Corubert, Jean-Marie Foliot regrette : « Le curé dessert douze clochers et n’est plus très jeune. C’est sûr que c’est épuisant. Deux de nos églises ne sont desservies qu’une fois par an, et la troisième ne l’est plus du tout. Or, une église non desservie pendant six mois peut être désaffectée à la demande du conseil municipal. Pourtant, il pourrait y avoir plus de célébrations, par des prêtres de passage par exemple, si le curé et l’évêque l’acceptaient. »
Il y a un vrai blocage épiscopal sur ce plan. On a l’impression que certains diocèses préfèrent mourir entre eux plutôt que de tenter une renaissance en faisant appel aux forces vives des nouvelles communautés.