Suite de l’analyse d’Yves Daoudal :
Voilà donc la Conférence des évêques de France engagée dans une autre « Conférence » où l’on trouve pêlemêle, a égalité, des responsables non seulement de confessions non catholiques, mais non chrétiennes. Cela avait été soigneusement préparé par les rencontres des représentants des grandes religions à l’Elysée ou à Matignon. « D’habitude, nous ne nous retrouvons tous que sous les ors de la République, lors des voeux du président, ou bien sur convocation du ministre de l’intérieur », souligne àLa Croix le pasteur Claude Baty. Chaque fois, l’Eglise catholique apparaissait ainsi comme une religion parmi d’autres, et sous la houlette de la République laïciste. Comme une ONG spirituelle ayant sa place dans le marché religieux, sans autre distinction. On voit aujourd’hui où ça conduit : à la création d’une « Conférence des responsables de culte en France ». Il ne s’agit plus de rencontres républicaines, mais d’une organisation religieuse, créée à l’initiative du pasteur Baty, qui poursuivait ce dessein depuis près de deux ans. C’est un gigantesque scandale. Les évêques de France s’inscrivent, après les protestants, les juifs, les orthodoxes et les musulmans, dans l’organigramme d’une « Conférence » des « responsables de culte ». Et « culte » est au singulier. Les protestants, les juifs, les orthodoxes, les musulmans, les bouddhistes, ont un « culte » qui permet de les réunir dans une même conférence (alors que le mot culte n’existe même pas en islam, et qu’il n’y a pas de culte dans le bouddhisme, surtout dans le bouddhisme zen que représente Olivier Reigen, ditWang-Genh). Et il n’y a pas un seul évêque pour protester contre cette ignominie. Pas un seul évêque pour crier qu’on humilie sa mère la sainte Eglise, qu’on blasphème le Christ Dieu en en faisant l’un des inspirateurs du « culte » parmi d’autres.
Il n’y a pas un seul évêque pour rappeler que l’Eglise catholique ne fait pas partie du prétendu « Conseil oecuménique des Eglises », malgré sa forte orientation oecuménique depuis Vatican II. Que l’Eglise catholique, de même, ne fait pas partie de la « Conférence des Eglises européennes », qui prétend : «Toutes les grandes traditions confessionnelles y sont représentées : orthodoxe, luthérienne, réformée, anglicane, méthodiste, baptiste, vieille-catholique et pentecôtiste.» Cherchez l’erreur… Il n’y a pas un seul évêque pour rappeler pourquoi l’Eglise catholique ne fait pas partie du Conseil oecuménique desEglises ni de la Conférence des Eglises européennes. C’est tout simplement parce que l’Eglise catholique est l’Eglise fondée par le Christ, avec à sa tête le pape qui est le successeur de saint Pierre et de par la volonté du Christ le chef de l’Eglise universelle, et que cette Eglise ne peut donc pas se retrouver sur le même plan que les autres confessions chrétiennes. En outre, les « Eglises » qui sont admises au Conseil oecuménique des Eglises le sont sur une base nationale. Cela seul montre la différence: il n’existe pas d’Eglise catholique nationale. L’Eglise catholique est universelle, comme son nom l’indique. s’agit même plus de faire partie d’un melting-pot « chrétien ». Il s’agit aussi des juifs, des musulmans, des bouddhistes. Tout cela réuni dans une « Conférence » où la voix de l’Eglise catholique, l’Eglise fondée par le Christ, l’Eglise née du coeur transpercé du Christ, est mise sur le même plan, non seulement que ceux qui nient la constitution divine de l’Eglise catholique, mais sur le même plan que ceux qui rejettent le Christ. C’est littéralement incroyable. Et pourtant c’est vrai. En Angleterre, au XVIe siècle, il y eut un évêque, un seul évêque, saint John Fisher, pour refuser une organisation de l’Eglise qui bafouait la constitution divine de l’Eglise. Il y risquait sa vie, et de fait il a été tué. Aujourd’hui, les évêques ne risquent rien. Il n’y en a pourtant aucun, ne serait-ce que pour murmurer, qu’on n’a pas le droit de faire de l’Eglise catholique une composante parmi d’autres d’une Conférence du culte non défini.
(A suivre)