Invité par l’archevêque de Saint-Jacques de Compostelle, Mgr Henri Brincard, évêque du Puy-en-Velay, était aux côtés du Saint-Père lors de son voyage. Il raconte :
D’abord l’accueil qui a été réservé au pape Benoît XVI : un accueil chaleureux, affectueux et qui exprimait une grande joie. Je pense que cet accueil l’a vraiment touché. Ce qui m’a impressionné aussi, c’est la joie des évêques espagnols d’être rassemblés et de vivre une grande journée avec le successeur de Pierre. Donc une grande fraternité entre le pape et les évêques présents, fondée sur le sacrement de l’épiscopat. […] Le Saint-Père est venu en pèlerin. Dès qu’il est arrivé à Saint-Jacques, il a revêtu l’habit du pèlerin. Comme eux, il est entré par la Porte Sainte, effectuant une démarche qui me rappelle une parole de Saint Augustin transposée : «Avec vous, je suis chrétien. Pour vous, je suis pape». Ce qui frappe toujours chez Benoît XVI, c’est son humilité. Il est vraiment désireux d’être le disciple du Christ et de l’être de plus en plus. Il a fait ensuite le geste traditionnel du pèlerinage : « l’abrazo ». On monte derrière le grand autel pour arriver à la hauteur du buste de la statue de Saint Jacques qu’on étreint des deux mains, dans un geste à la fois affectueux et plein d’action de grâce. Le pape a fait cette démarche en demandant à ce que les télévisions ne le suivent pas. Juste auparavant, il était allé prier sur le tombeau de Saint Jacques. Il s’y est recueilli d’une manière très émouvante, dans la simplicité. […]
Il y a un signe qui ne trompe pas : le silence. Bien évidemment, dès que le pape entrait, il y avait des applaudissements mais très vite, il inspirait le désir d’entrer dans le silence, c’est-à-dire l’attitude du « cœur qui écoute », comme le disait si bien Paul VI. Pendant toute la célébration, ce silence a existé. C’était un signe impressionnant de communion profonde, signe que nous participions à la messe, aidés d’ailleurs par de très belles musiques. Dans le monde d’aujourd’hui, la beauté introduit à la découverte de la Vérité. Et la Vérité, c’est que Dieu est Amour.