Réagissant aux nombreux témoignages de convertis de l’islam qui viennent troubler le tranquille irénisme de la CEF, l’ancien directeur du service national pour les relations avec l’islam de la Conférence des évêques, l’abbé Jean-Marie Gaudeul décrypte pour La Croix :
“Notre évolution spirituelle nous fait passer par différentes phases de mûrissement. Un converti dans les débuts peut privilégier ce qui est différent puis, les années passant, repérer des intuitions qui l’ont guidé vers le Christ, même dans l’islam. D’autre part, un témoignage passe toujours par le filtre de l’éditeur : le lecteur croit qu’il a affaire à un récit de première main. Mais la manière dont il est écrit relève d’un choix : choisit-on de raconter l’expérience de quelqu’un qui rencontre le Christ, avec ses difficultés et ses enrichissements, ou bien ce qui est haletant ?”
Quant aux témoignages donnés en public, que ce soit sous forme de conférence ou dans un groupe de prière, qui font de celui «qui a eu une expérience forte une vedette», l’abbé Gaudeul y voit «un risque énorme pour sa sincérité». «Si le Seigneur s’est révélé à certains d’entre eux ce n’est pas pour attirer la haine contre les musulmans mais pour révéler son amour pour le monde entier.»
Que faudra-t-il pour les convaincre ? Une sanglante prise d’otages dans une église parisienne ? Ils seraient encore capables de distinguer le bon musulman du mauvais musulman, à l’image du fameux sketch des Inconnus sur le “bon” chasseur et le “mauvais” chasseur.