Le cardinal André Vingt-Trois, présent au synode, répond à La Croix :
L’islam, ça n’existe pas. L’islam, ce sont des musulmans en chair et en os. Depuis des siècles, les chrétiens vivent avec ces musulmans, à la recherche de la convivialité la plus respectueuse possible pour chacun. C’est là que peuvent intervenir les pouvoirs publics. Le musulman n’est ni une menace, ni un danger. Les Eglises disent : «Nous voulons vivre avec lui, nous le respectons dans sa croyance, et nous demandons à être respectés dans notre foi, sans être soupçonnés a priori de prosélytisme.».
Je constate d’ailleurs qu’au Liban, les musulmans disent que tous ont intérêt à préserver la présence des chrétiens, qui sont des facteurs de paix. C’est vrai aussi du point de vue culturel. Les chrétiens arabes sont encore pour partie une élite sociale, qui contribue à développer la culture arabe. En France, l’islam est perçu non seulement comme une autre religion, mais comme une autre culture. Les chrétiens d’Orient, eux, ont vécu la culture arabe dans le christianisme. Pour eux, les musulmans ne sont pas des gens d’une autre culture, mais simplement des croyants, dans leur culture commune, d’une autre religion.
Son Eminence a bien raison de distinguer islam et musulman. Mais dire que le musulman n’est pas une menace, alors même que les chrétiens d’Orient sont menacés de disparaître, c’est faire preuve d’un aveuglement assez extraordinaire.