Sur Proliturgia, Denis Crouan dresse un panorama un peu simpliste de l’épiscopat français, qu’il classe en 3 catégories :
– la catégorie des “timorés opportunistes”. Ce sont ceux qui naviguent à vue, évitant à tout prix de remettre en cause la pastorale désastreuse devenue normative dans les diocèses dès les lendemains de Vatican II. Dans cette catégorie, on trouve des évêques qui ne sont pas véritablement extravagants au plan liturgique ou catéchétique, ni véritablement “traditionnels” au sens où l’entend l’Eglise, mais qui cherchent plutôt à se montrer “ouverts” et “tolérants”. Avec eux, rien n’est clairement condamné, mais rien n’est clairement affirmé non plus. Par contre, les évêques de cette catégorie peuvent se montrer très irascibles dès lors qu’ils rencontrent quelqu’un qui se permet de douter de l’efficacité de leur pastorale molle.
– la catégorie des “farouchement anti-romains”. Les évêques de cette catégorie – dont les noms sont connus – forment un noyau influent de notre épiscopat: influent car ne trouvant aucune résistance en face de lui. L’évêque appartenant à cette catégorie prend un réel plaisir à trahir systématiquement son serment d’obéissance au Souverain Pontife en lançant des expériences pastorales qui n’ont pas lieu d’être ou en annonçant des débats sur des sujets comme le mariage des prêtres ou l’ordination sacerdotale des femmes… Ces évêques agitateurs appartiennent à la génération de séminaristes qui furent ordonnés prêtres sans qu’on sache s’ils avaient réellement la vocation. Leurs comportements narcissiques sont généralement le symptôme de souffrances dues à un état sacerdotal mal assumé qui blesse les fidèles dont ils se veulent les pasteurs.
– la catégorie des “ouvertement catholiques romains”. Ce sont eux qui, ayant une une bonne formation théologique et un vrai “sens de l’Eglise”, répondent positivement aux baptisés qui, par fidélité aux enseignements du Souverain Pontife, demandent de la dignité, du sérieux et du sacré. Hélas, ces évêques-là demeurent très rares en France…
Il faut ajouter que la catégorie des timorés opportunistes connaît des luttes internes, entre ceux qui, craignant la catégorie (croissante) des ouvertement romains, voudraient être un peu moins timorés à leur égard, et ceux qui, pour acheter une “paix sociale” dans leur diocèse, se font complaisant avec tout le monde, y compris avec les traditionalistes. Il y a aussi ceux qui, par pure ambition carriériste, cherchent à ne froisser personne, et puis il y a les transparents, dont on a parfois oublié jusqu’à l’existence.