Je lis via Benoît-et-moi une excellente analyse d’un certain François H. sur le catholicisme du quotidien La Croix, lequel n’est que le reflet de ce que pense le noyau dirigeant de la CEF. Après avoir montré que, sous une apparente neutralité, La Croix utilise la critique de livres (systématiquement de tendance progressistes), les blogues des journalistes (notamment celui d’Isabelle de Gaulmyn) et les tribunes (toujours dans le même sens, soit antiromain), pour délivrer un message hostile au Pape, au Magistère et à la Tradition catholique, l’auteur termine ainsi :
Des questions s’imposent : pourquoi, mais pourquoi un journal catholique, le journal qui aurait dû réparer les dommages causés par les mensonges de la grosse presse, pourquoi ce journal s’est-il « dérobé devant les loups », comme le dirait Benoît XVI, quand il n’a pas hurlé avec eux ? Pourquoi tant de mensonge, tant d’hypocrisie, tant de partis pris sous le couvert d’une fausse pondération ? Pourquoi tant de pitié dédaigneuse pour le Saint-Père Benoît XVI ? Pourquoi si peu d’amour pour l’Eglise du Christ, si peu de bienveillance sincère ou au moins de franc respect pour le Successeur de Pierre, pourquoi tant de désinvolture pour le dépôt de la foi, la doctrine sacrée, la sainte Tradition de l’Eglise ? Pourquoi ce journal, qui porte le nom de la Croix de Notre-Seigneur, crucifie-t-il sans arrêt la sainte Eglise en la livrant au jugement d’une multitude de Pilate ?
Autant de questions à retransmettre aux donneurs d’ordre mitrés de ce journal.
Ne voulant ni répondre ni ignorer l’attaque, Isabelle de Gaulmyn de La Croix a contre-attaqué :
il est aujourd’hui difficile, sinon impossible d’instaurer un débat sur la toile pour les catholiques […] Cher François H, et si on se parlait?
Chiche lui répond se dernier. Mais vraiment, en vérité :
Le dialogue entre « catholiques » a ceci de problématique, qu’il n’est pas même oecuménique, mais interreligieux : on peut opposer terme à terme la foi du « tradi » et celle du progressiste : ils n’ont pas la même religion. Il faut donc que l’un soit catholique et l’autre non. Finalement, si chaque camp en vient aux anathèmes, ce n’est peut-être pas par hasard ; paradoxalement, c’est peut-être même par honnêteté intellectuelle. Il me semble que l’hérésie caractérisée est passible d’excommunication latae sententiae, or, puisque les positions s’opposent terme à terme sur des questions de foi, un camp n’est pas catholique, dont il faut que l’un soit hérétique donc excommunié de fait. Je sais que les syllogismes ont mauvaise réputation aujourd’hui ; mais il faut plus que jamais appeler un chat un chat. […] Je ne dis pas que vous n’êtes pas catholique. Je dis que vos écrits et vos déclarations exigent de sérieuses clarifications. Sans cela, on pourra toujours débattre sur telle ou telle formule : ce sera toujours creux et inutile.
Dur à avaler pour le quotidien de la CEF, qui n’a jamais avoué son antipapisme.