La visite de l’archevêque de Paris au ministère de l’Intérieur est rendue
difficile par les déclarations péremptoires de 2 évêques, dont on se demande s’ils ne l’ont pas fait exprès, dans le but d’affaiblir la position du cardinal.
En effet, les propos de Mgr Robert Le Gall, citant
la fameuse lettre pastorale de Mgr Jules-Géraud Saliège en 1942 contre le sort réservé alors aux juifs de France, ont provoqué de violentes réactions dans la majorité et au gouvernement. Malgré
son rétropédalage, cette polémique tombe très mal pour l’archevêque de Paris, qui va devoir
s’en expliquer devant le ministre de l’intérieur.
Les évêques ont été invités lundi à faire preuve d’une certaine retenue, de façon à ne pas provoquer une surenchère qui risque à terme de décrédibiliser l’Église. L’archevêque de Paris souhaite
en effet montrer que l’Église n’est pas entrée en guerre contre le gouvernement.
Mais l’évèque de Belfort-Montbéliard, Mgr Claude Schockert, ne l’entend pas de cette oreille en
déclarant ce matin que l’Eglise va “s’opposer au cours des prochaines semaines aux décrets de la loi Besson” sur la déchéance de nationalité, dans un entretien au
Parisien/Aujourd’hui en France. Rien que cela.
“nous allons faire entendre notre voix pour défendre nos valeurs”. “Les catholiques ont changé, ils ne veulent pas rester silencieux quand une décision publique heurte leur conscience chrétienne”
et “le temps où l’on restait dans nos églises uniquement pour parler du cultuel est révolu”. “nous allons nous opposer au cours des prochaines semaines aux décrets de la loi Besson, que nous
trouvons trop durs, notamment sur le sujet de la déchéance de la nationalité”.
Ces propos détonnent avec ceux, plus mesurés, de Mgr
Brincard. Ils montrent, au-delà de cette polémique conjoncturelle, que l’unité de la CEF autour de son président s’est fissurée.