Depuis quelques semaines, le discours immigrationniste de l’épiscopat français a tendance à se modifier pour être plus en phase avec la doctrine sociale de l’Eglise, qui conditionne la
politique d’immigration au bien commun du pays d’accueil. Le cardinal André Vingt-Trois était
interrogé ce matin sur Europe 1 et a critiqué la gestion médiatique du gouvernement. Sur ce plan là, il me semble qu’il a raison : la gestion du problème Rom doit se dérouler de façon
charitable, c’est-à-dire que les mesures prises – et qui sont légitimes – n’ont pas besoin d’être accompagnées de toute cette publicité de type électoraliste :
“Je trouve qu’il s’est développé un climat malsain dans notre société, dans une espèce de surenchère verbale entre différentes positions et une sorte de concours à celui qui paraîtra le plus
sécuritaire et à celui qui paraîtra le plus moral […] dans une société civilisée et paisible, cette opposition doit se gérer d’une façon sereine et autrement que par des effets de
manche“.
Mgr Vingt-Trois a aussi estimé “qu’on n’a pas vocation à accueillir tous les Roms en France“. Qu’il soit remercié de cette précision, qui échappe encore à nombre de catholiques, fut-ils
mitrés.
Interrogé sur sa future rencontre avec le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, le cardinal a ajouté :
“Je ne vais pas le voir pour le faire changer sa manière de faire, je vais lui dire ce que les catholiques pensent, la manière dont ils éprouvent les mesures qui sont prises, la manières dont
elles sont mises en oeuvre et pour lui rappeler qu’il y a un certain nombre de limites qu’il ne faut pas franchir”.