La béatification de John Henry Newman, présidée par Benoît XVI au cours de son voyage au Royaume Uni en septembre 2010, semble donner du fil à retordre aux partisans d’un oecuménisme en rupture
avec la Tradition, c’est-à-dire, généralement hostile à la conversion des chrétiens séparés. C’est ce que l’on découvre dans l’éditorial de frère Franck Lemaître, directeur du service national
pour l’unité des chrétiens, dans “Unité des chrétiens”, sur le site de la CEF. Celui-ci craint que cette conversion
au catholicisme puisse
“faire l’objet de lectures triomphalistes catholiques, alors qu’elle survient à un moment critique des relations entre anglicans et catholiques, moins d’un an après la
publication de la constitution apostolique Anglicanorum coetibus. ”
Et oui, cette béatification pose un problème pour les adeptes du relativisme :
“ne risque-t-on pas en effet de mettre en avant le modèle du « converti » qui abandonne l’Église de son baptême pour
rejoindre le giron romain ?”
Les erreurs sous-jacentes pointent leur nez, notamment quand Franck Lemaître parle de l’anglicanisme comme d’une Eglise (“quitter son Église“, “l’Église de son baptême“), alors que la Congrégation pour la doctrine pour la Foi a explicitement demandé à ce que ce terme reste réservé aux communautés chrétiennes qui ont gardé
la succession apostolique (Orthodoxes). Les Anglicans sont une communauté chrétienne et non une Eglise. Mais cela, Franck Lemaître semble l’ignorer, lui qui souhaite que Newman “un jour,
pourrait devenir docteur des Églises“.