Ce blogue se fait souvent l’écho du misérabilisme liturgique dans les diocèses français (cf. les photos du jour…). Dans la revue de l’abbé de Tanoüarn, Respublica Christiana, l’Iranien
Matthieu Michel Mesbah, baptisé à la Pentecôte 2009, écrit :
“C’est en 1997, à l’occasion des JMJ en France, que je me suis pour la première fois approché du catholicisme. Cela faisait cinq ans que j’étais en France et, à ce moment-là, je commençais, petit
à petit, à me forger ma propre opinion et à m’éloigner des mirages du fameux modèle occidental. […] j’ai cru voir dans les critiques du défun Saint-Père à l’encontre des dérives du monde, un
formidable programme alternatif pour sortir de l’impasse sociale et morale dans laquelle se trouvait la société française. Mais, une fois, me trouvant au milieu des jeunes, je me suis vite rendu
compte que l’Eglise catholique avait beaucoup changé et ne correspondait plus à l’image stricte et rigoureuse qu’elle avait laissée dans la mémoire collective de l’humanité.
Je ne reconnaissais plus l’Eglise catholique qui m’avait marqué dans mes lectures ou films d’enfance, aussi bien l’image que le message avaient profondément changé : les prêtres n’étaient
plus en soutane noire et le discours était devenu trop consensuel, passe-partout, mou, fade, voire même utopiste lorsqu’on évoquait précisément les relations avec les autres religions, en
particulier l’islam. […]
J’ai pourtant eu l’occasion d’assister durant ces JMJ à la première messe dite catholique de ma vie. Eh bien, il ne s’est rien passé spirituellement en moi, rien de transcendant, sinon que
j’ai été plutôt agacé par l’auto-congratulation de la fin de la messe. J’ai trouvé ce rituel très démagogique et déplacé, comme si la paix pouvait se donner “horizontalement”
entre les hommes. Que vaut, après tout, la paix qu’un homme donnerait à un autre quand on sait que Notre-Seigneur, le Fils de l’homme, a été justement trahi et livré par un baiser de paix ! Toute
paix véritable ne peut en vérité venir que “verticalement” de Dieu. Remplacer l’ordre vertical par une conception horizontale du monde est un des fléaux du matérialisme pseudo
moderne, qui trouve pourtant sa vieille racine dans la gnose, ce véritable serpent antique que l’Orient, par son pessimisme et son manque d’espérance, a lâché dans la pensée de toute
l’humanité. La gnose, c’est l’histoire de l’homme qui veut se faire Dieu par orgueil et par ignorance. C’est le fruit empoisonné du rationalisme pessimiste de l’Orient.
Après cette expérience, je me suis éloigné un moment du catholicisme avant d’y revenir quelques années plus tard par une étonnante voie.”
La voie traditionaliste.