Préfaçant un Cérémonial de la Sainte Messe à
l’usage ordinaire des paroisses suivant le missel romain de 2002 et la pratique léguée du rit romain, l’évêque de Bayonne écrit :
“Le pape Jean-Paul II avait souvent insisté sur la nécessité, pour retrouver le sens de la liturgie, de respecter les prescriptions liturgiques : “l’obéissance aux
normes liturgiques devrait être redécouverte et mise en valeur comme un reflet et un témoignage de l’Église une et universelle, qui est rendue présente en toute célébration de l’Eucharistie. Le
prêtre qui célèbre fidèlement la Messe selon les normes liturgiques et la communauté qui s’y conforme manifestent, de manière silencieuse mais éloquente, leur amour pour
l’Église.” (L’Eglise vit de
l’Eucharistie, n°52). […] Il reste que les rubriques, beaucoup plus succintes que dans le Missel de 1962, souvent évasives et sujettes à des interprétations parfois
douteuses, contraignent célébrant et fidèles à l’improvisation, chaque fois qu’elles ne donnent pas les précisions requises. Ce “flou prescriptif” a pu
donner lieu à une sorte “d’obligation de créativité“, voire à des “déformations à la limite du supportable“, comme le déplorait le pape Benoît XVI, dans sa
lettre aux évêques accompagnant le motu proprio Summorum Pontificum, du 7 juillet 2007. Sans compter le risque de mettre en péril l’unité de la communauté ecclésiale par la multiplicité
des manières de célébrer ainsi induites.
C’est dire combien le “Cérémonial de la Sainte Messe à l’usage ordinaire des paroisses” que j’ai la joie de préfacer, en comblant un vide, rendra un service à tous ceux qui veulent retrouver le
sens et l’esprit de la liturgie dans la forme ordinaire du rite romain. Dans une grande fidélité aux intentions exprimées dans les livres liturgiques rénovés et en s’attachant aux rubriques
qu’ils contiennent, les auteurs ont cherché à préciser les manques en recourant, selon une “herméneutique de la continuité” promue par Benoît XVI, aux gestes pérennes de la liturgie
romaine, tels qu’ils étaient codifiés dans le Missel antérieur. Ce faisant, ils proposent une application concrète de la volonté exprimée par le Saint-Père que les deux formes d’usage du
rite romain puissent s’enrichir réciproquement”.
La précision de ce cérémonial, jusqu’à l’attention aux moindres détails, loin de sacrifier à aucun rubricisme, a pour objet de mieux incarner dans la célébration le grand souffle du mouvement
liturgique, c’est-à-dire l’esprit de la liturgie qui rejoint l’âme même de l’Église. Une synthèse claire, complète et détaillée des gestes, paroles, mouvements, aidera les ministres ordonnés et
tous ceux qui veulent connaître la liturgie romaine de l’intérieur à s’imprégner de ce développement qui, au fil des siècles, a enrichi la « lex orandi ». Encourageons nos évêques à se procurer
cet ouvrage et à s’en inspirer largement. Ils montreront ainsi l’exemple à leur presbyterium. Et ainsi ce blog aura l’occasion de mettre des “photos du jour” plus dignes de la liturgie
catholique.