L’écrivain Jean-Marie Paupert est décédé le 25 juin et a été inhumé le mercredi 30 juin. Jean-Marie Paupert s’illustra dans la presse et fut l’une des figures de proue du progressisme
chrétien. Mais avec Péril en la demeure (France-Empire), il prit acte de la tragédie postconciliaire. Son évolution ultérieure le conduit à réclamer la liberté pour la messe de saint Pie
V et le retour à la doctrine traditionnelle. C’est alors que la grande presse, qui l’accueillait à bras ouvert, lui ferme ses portes. Il est ensuite devenu chroniqueur pour le
mensuel La Nef.
Dans Présent du 30 juin, Rémin Fontaine écrit à son propos :
“Paupert demeure aussi et surtout l’auteur de Péril en la demeure (France-Empire, 1979). Un témoignage intensément vécu sur la crise de l’Eglise. […] Pavé insolite
dans la mare conciliaire, lancé à la face de ses (anciens) amis, ce repentir d’un progressiste sur son propre mirage suscita de vifs remous dans l’intelligentsia néomoderniste, qui lui opposa dès
lors une indifférence de marbre. […]
il accuse surtout les évêques de nous avoir trompés, en abandonnant la culture catholique : «L’Eglise catholique romaine ne croyait plus en son pouvoir culturel, elle ne
croyait, elle ne croit plus, en sa culture. Ni, plus outre, à l’effet doctrinal, voire dogmatique, induit par une culture.» C’est une autre façon de dénoncer «l’hérésie du
XXe siècle» : le mépris et l’abandon de la loi naturelle par la contamination de la culture. […]
En méprisant la fusion des trois sels culturels d’où est né le sel évangélique de notre civilisation chrétienne, autrement dit les «mères patries» (Jérusalem, Athènes, et Rome) sur
lesquelles la foi chrétienne a pris racines par un dessein divin, les progressistes – inconditionnels du «kérigme» et de l’«inculturation» mal compris – ont peu à peu renié la
souche sur laquelle se greffe mystérieusement le christianisme et menacent la survie du spirituel. Un catholicisme sans sa culture, sa matière idoine, devient
«immunodéficitaire». De la même façon que les décolonisateurs ont cédé en toute innocence (?) comme en toute inconscience (?) des territoires aux flux oppresseurs marxistes ou
islamistes sous prétexte de « libérer » ces territoires, de même l’Eglise, par une prétendue dialectique de déculturation et d’acculturation, a cédé
sa foi à des mariages contre-nature (à commencer par celui avec la modernité), lâchant toute possibilité de bien christianiser le monde infidèle. L’adieu aux armes de la culture
chrétienne a signifié pour l’Eglise l’adieu aux âmes par l’adieu à la loi naturelle incarnée dans cette culture propre héritée…”