Mgr André Dupleix, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France, écrivait le 15 juin un communiqué qui vaut son pesant de cachuètes et de
lieux communs fidèles au politiquement correct ambiant, sur la Coupe du monde de football :
“C’est bien en effet avec ce si bémol grave (à un comma près)
que les désormais célèbres vuvuzelas – ou trompettes sud-africaines – font résonner les grands stades où se déroulent les matches de la Coupe du monde. Bourdonnement incessant
aux limites du supportable, sauf si l’on considère que, paradoxalement, nous sommes davantage tolérants pour les bruits ininterrompus de nos cités ou les cent décibels et plus
que nos oreilles sont tenues de supporter en de nombreuses circonstances. Mais voilà : il s’agit ici d’une question culturelle ! Pourquoi pas, après tout ? Et comment, à l’occasion du premier
Mondial de football sur le sol africain, ne pas rappeler la force symbolique considérable de cet événement, rendu possible par le long et permanent combat de tout un
peuple pour mettre fin au régime d’apartheid, grâce aux hommes providentiels que furent et restent Nelson Mandela ou le charismatique archevêque anglican Desmond Tutu.
Certes, là comme ailleurs en bien des lieux du globe, la paix demeure fragile, mais la compétition sportive qui rassemble actuellement des équipes du monde entier peut, à sa manière, contribuer à
renforcer, par-delà les intérêts politiques ou économiques, une fraternité et une solidarité réelles entre les peuples et les personnes. Fraternité et solidarité en faveur
desquelles aucun moyen n’est à négliger. Si les vuvuzelas – telles les non moins célèbres trompettes de Jéricho – peuvent faire écrouler ce qui reste de murs de haine, de suspicion ou de
racisme, qu’elles continuent donc de résonner. Il faut beaucoup plus que quelques agacements passagers pour faire entendre d’autres sons que ceux des armes meurtrières ou faire
disparaître les cris de violence bien plus assourdissants encore pour notre humanité, mais qui ne peuvent pour autant étouffer les battements du cœur ou anéantir la force de l’amour et
de la réconciliation. Revenons un instant à la compétition. Il s’agit pour l’heure d’une coupe « en bémol » pour les bleus… Mais rien n’est encore perdu, au moins faut-il le croire… Ce qui
est certain c’est qu’au point où nous en sommes, nos joueurs – qui bénéficient toujours de mon soutien – ont sans doute davantage besoin, pour être stimulés, du si bémol
lancinant des trompettes que de la douceur de la harpe ou de la flûte à bec… Et que les meilleurs gagnent !”
Une seule critique : la paix et la fraternité viennent de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Mais, comme l’ont déjà remarqué les lecteurs, c’est le grand absent de ce texte.
Mais ce n’est pas tout. Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France, a
tenté de concurrencer Mgr Dupleix, ce qui, convenons-en, n’est pas une mince affaire. Lisez plutôt :
“Le sport est grand quand il est une école de vie
La débâcle des Bleus n’est pas qu’affaire de foot, mais de société. Il ne suffit pas de dénoncer l’équipe des “enfants gâtés”. Il faut réformer le système qui génère cette absence de
représentativité nationale. Nous avons mal ! Mal à notre foot, mais, surtout, mal à nos valeurs. Il n’y a pas que le ballon qui ne tourne plus rond dans notre monde. Le foot
serait-il un de nos miroirs ? Ressaisissons-nous! Le sport est grand quand il est une école de vie. Les catholiques croient au sport, lieu du dépassement de soi dans le respect
d’autrui! Les jeunes sportifs attendent un signe fort de confiance et d’avenir. Ne les décevons pas.”
Si je vous dis ma déception par l’absence totale d’enseignement catholique de ces communiqués, cela vous surprend ?