Demain, à 10 h 30, les paroissiens de Graville assisteront à l’enterrement de l’église
Notre-Dame-de-Bonsecours située rue de Verdun. Avant sa résurrection, d’ici quelques mois, dans une architecture résolument contemporaine.
Ce choix de démolir le bâtiment a été fait par le diocèse du Havre, propriétaire des lieux. Mgr Guyard, l’évêque du Havre, explique :
« C’est une grande église construite à la fin du XIXe siècle et qui présente des problèmes de sécurité car elle n’est pas entretenue. Nous nous sommes posé la question de sa restauration mais le
coût était prohibitif, d’autant qu’il existe des salles qui ne sont pas utilisées en dessous. Notre vocation n’est pas seulement de pérenniser le bâtiment mais aussi d’animer le quartier. Et, sur
une partie du terrain, nous reconstruisons une église plus petite. »
La parcelle actuellement en friche derrière l’église a été vendue. Deux immeubles seront construits, soit au total, quarante logements sociaux selon les souhaits de
l’Eglise.
Les commerçants alentours offrent un tout autre son de cloche. Chantal et Carole, propriétaires d’un magasin voisin, s’attristent :
« La clientèle du quartier n’apprécie pas du tout. Il n’y aura plus de vitraux, elle est en bordure de route, elle fait masse. Les gens ne sont pas tellement d’accord. Ils
auraient préféré qu’on la restaure. Bien nettoyée, elle aurait été jolie. »
Une autre commerçante ajoute :
« Certes, il faut aller de l’avant, mais ces deux blocs de béton, cela fait glacial. Je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire mais elle ne me plaît pas. »
Josiane regrette surtout l’absence de parvis dans le projet des architectes Mariette et Pélissier. L’évêque se justifie :
« l’Eglise doit être de son temps donc on doit construire en fonction de l’architecture contemporaine. »