Dans son homélie de la messe du 19 juin, au cours de laquelle il a consacré son
diocèse au Sacré-Coeur, Mgr Centène a déclaré :
“L’hommage que nous voulons rendre aujourd’hui au Sacré Cœur de Jésus, en présence des reliques de sainte Marguerite-Marie, revêt un triple caractère d’action de grâces, de réparation et
de consécration :
Action de grâces pour les merveilles de l’amour de Dieu, manifestées et symbolisées par le Cœur de Jésus, cœur humain de Dieu, cœur divin de l’homme.
Réparation, parce que l’amour invite à l’amour, l’amour attend la correspondance de l’amour, l’amour n’est satisfait que lorsqu’il a obtenu la libre réponse d’un amour équivalent.
Nous voulons aujourd’hui ajouter à cela la Consécration de nos personnes et de notre Eglise diocésaine au Cœur de Jésus pour avancer, chacun pour notre part et tous ensemble, sur les chemins de
l’Evangile, en prenant toujours mieux conscience que chacun de nous, et chacun des autres est l’objet unique de l’amour infini de Dieu.
1) La considération de l’amour de Jésus pour tous les hommes, qui nous pousse aujourd’hui à l’action de grâces, a été depuis toujours le fondement de la piété chrétienne et le culte que
nous rendons au Sacré Cœur de Jésus prend racine au plus profond de la foi catholique. Tous les mystères de la religion chrétienne nous disent cet amour infini : la Trinité,
l’Incarnation, la Rédemption, la vie divine dont nos âmes sont comblées par la grâce sacramentelle, le compagnonnage quotidien de la Présence eucharistique, « Dieu avec nous », ne s’éclairent que
par la connaissance de cet amour. […]
2) Notre célébration de ce soir est donc d’abord une célébration d’action de grâces pour cette merveilleuse réalité. Elle doit être aussi une réparation. La contemplation de l’amour dont nous
sommes aimés fait naître, par contraste, la prise de conscience de notre froideur. La contemplation de la fidélité avec laquelle nous avons été aimés jusqu’au bout – « il n’y a pas de plus grand
amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime » – fait naître, par contraste, le prise de conscience de nos infidélités. Ce n’est qu’à la lumière de l’amour que l’on peut comprendre
le péché. Et si l’on entend dire si souvent aujourd’hui que l’on a perdu le sens du péché, n’est-ce pas parce que l’on a perdu le sens de l’amour ? D’où vient qu’en ce moment
même, des dizaines de milliers de jeunes soient en train de célébrer une fête de l’enfer ? De quels déserts affectifs, de quelles privations d’amour, de quelles blessures putréfiées par la
solitude, le non-sens, la désespérance, peuvent surgir ces chants aux paroles blasphématoires, ces appels au meurtre contre les chrétiens qui depuis deux jours obscurcissent le ciel de Clisson
sous les auspices du ministère de la culture dans le cadre d’une hellfest – fête de l’enfer – subventionnée avec les deniers des contribuables ? […]
3) Voilà pourquoi, frères et sœurs, nous voulons aujourd’hui consacrer notre diocèse au Sacré Cœur de Jésus. On nous objectera que cette démarche a déjà été faite, qu’elle a des relents
de nostalgie, qu’elle relève d’une spiritualité surannée. Mais c’est aujourd’hui que nous voulons faire, dans nos vies, l’expérience existentielle de cette consécration, parce
que c’est aujourd’hui que nous avons besoin de conversion ! parce que c’est aujourd’hui que nous avons besoin de crédibilité ! parce que c’est aujourd’hui que nous avons besoin de l’amour de Dieu
! C’est aujourd’hui, au cœur de nos Orientations diocésaines, que nous voulons tendre vers l’unité, cimentés par l’amour, en faisant taire nos dissensions stériles, en travaillant
ensemble sous le regard de Dieu. C’est aujourd’hui que nous voulons nous laisser évangéliser par le Cœur de Jésus pour pouvoir évangéliser à notre tour. C’est aujourd’hui que nous voulons, comme
nous y invite le Saint-Père, Réapprendre l’essentiel ! Recentrer notre action pastorale ! Nous enraciner dans l’amour ! Revenir au cœur de la foi ! Revenir au Cœur de Jésus ! Amen ! ”