A l’occasion de la béatification de ce prêtre polonais,
la conférence des évêques de France a publié un communiqué, signé de son porte-parole Mgr Bernard Podvin:
“Vingt-six ans déjà que le Père Jerzy Popieluszko était jeté dans la Vistule après avoir été torturé à mort. Elément gênant pour le régime dictatorial, ce jeune prêtre de trente sept ans, ami de
Lech Walesa et proche de Jean-Paul II était devenu insupportable en raison de sa popularité. On peut faire taire un homme. On n’aliène pas sa conscience. On peut canaliser le pouvoir temporel
d’une Eglise. On ne maîtrise pas le rayonnement de ses martyrs. La Pologne fête, ce 6 juin 2010, une de ses grandes figures nationales, en pleine célébration de la Fête Dieu, dévotion
particulière pour ce prédicateur qui remuait les foules. Sur décision de Benoît XVI, l’Eglise catholique célèbre sa béatification à Varsovie. Les catholiques de l’Eglise en France expriment leur
sentiment de fraternité à la communauté polonaise.”
Dans son hebdomadaire, Yves Daoudal s’indigne :
“Il y a quelque chose d’indécent dans ce communiqué. On ne se souvient pas que la conférence des évêques de France ait publié un communiqué de ce genre lors de l’assassinat de Jerzy
Popieluszko. A l’époque, il y avait une « connivence » de l’Eglise de France avec le communisme, comme l’avouera quelques années plus tard le cardinal Decourtray.
C’était l’époque du socialocommunisme triomphant, c’était l’année même où ce gouvernement voulait faire disparaître l’école catholique. Et ce furent les parents d’élèves qui l’empêchèrent, en
organisant la plus grande manifestation jamais vue en France, contre l’avis des évêques. Le propos de Mgr Honoré, président de la Commission épiscopale du monde scolaire et
universitaire, restera dans l’histoire :
«Si (le pouvoir actuel) devait succomber à une crise dont
l’origine apparaîtrait imputable d’abord à la défense de l’enseignement privé, ce serait pour l’avenir un risque considérable. A la fois pour l‘école catholique, pour les catholiques de France,
pour l’Eglise. Dans la “mémoire historique” de la nation, un gouvernement serait tombé à cause de l‘école catholique. Et ce gouvernement était celui qui portait les espoirs des couches
populaires du pays!»
On écoutera donc la Conférence des évêques de France quand elle aura fait repentance sur ce passé honteux. Ces évêques soutenaient les projets communistes en France au moment où les
communistes torturaient Popieluszko en Pologne. Il est significatif qu’il n’y ait aucune allusion au communisme dans ce communiqué…