Le cardinal Philippe Barbarin déclare, à propos de la
crise :
“Je disais très souvent, en référence à une parole du Christ dans l’Évangile, que “l’argent rend fou”. Nombreux étaient ceux qui souriaient lorsque je reprenais cette citation. L’argent est
certes un bien nécessaire pour vivre, construire, mais il peut rendre fou. Et on en a la preuve aujourd’hui. On a atteint la folie des grandeurs. D’un côté on explique aux gens qu’il n’y a plus
d’argent et qu’il faut se serrer la ceinture, de l’autre on injecte des milliards pour sauver les banques. Quand l’argent s’occupe essentiellement de l’argent, le système ne peut pas
fonctionner.”
Je suis de ceux qui pensent que c’est peut-être un mal pour un bien, que cela va engendrer un bon coup de réveil. La souffrance a toujours une fonction de prise de conscience
et on en tire souvent des choses utiles. C’est un tout. Savoir dénoncer les déviances pour une société plus respectueuse. Je me souviens il y a quelques années, en rentrant de Madagascar et
constatant la grande misère de ce pays, avoir dit que la Terre allait mal. Les pays riches cherchent à maintenir leurs avantages et ne se soucient pas des pauvres qui sont de plus en plus
pauvres. C’est une logique infernale qu’il faut enrayer et inverser. En outre, dans nos sociétés, il faut redonner sa place à la vie spirituelle, car c’est la clef du bonheur. Le monde se
trouve à un tournant de son histoire.”