Le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, a
répondu au député socialiste Christian Bataille, qui soulignait que les élèves de l’enseignement public convoqués dans des écoles catholiques sous contrat pour y passer le BAC doivent composer
dans des salles qui comportent des signes religieux :
« «L’organisation de l’examen du baccalauréat est l’un des aspects du service public de l’éducation. À ce titre, il est évidemment soumis, monsieur Bataille, au principe de neutralité, et il est
demandé au recteur de veiller au respect effectif de cette neutralité. Ainsi, les épreuves écrites comme les épreuves orales doivent se dérouler dans des salles où aucun signe religieux
extérieur ostentatoire ne doit être mis en avant.»
Ce laïcisme outrancier repose sur une erreur : le Service interacadémique des examens et concours (SIEC) a écrit explicitement, noir sur blanc, dans ses documents d’organisation du bac, que
la loi sur les symboles religieux à l’école ne s’applique pas aux centres d’examen. Les établissements catholiques sont donc parfaitement dans leur droit en laissant les crucifix
aux murs. C’est ce que rappelle Yves Daoudal dans son dernier hebdomadaire.
Mais le plus grave n’est sans doute pas là : elle est dans l’absence de réaction de l’épiscopat. Deux semaines après la réponse du ministre, il n’y a toujours strictement aucune
réaction de la part de la direction de l’enseignement catholique. On fait l’autruche, alors qu’il serait urgent d’affirmer
qu’il ne peut pas être question de cacher ou enlever l’image du Christ. Et que si le bac doit impérativement se dérouler dans des lieux neutres, que le ministère se débrouille sans les lycées
catholiques. Or il ne le peut pas, car les lycées catholiques scolarisent 17 % des élèves. Si l’on ne connaît pas la position de l’enseignement catholique (mais son silence est, hélas, déjà une
prise de position), on sait que dans nombre d’établissements les crucifix sont enlevés le jour du bac…