Mgr Castet salue les 5 ans de pontificat de Benoît XVI. Extraits :
“Le 19 avril, l’Eglise a célébré le cinquième anniversaire de l’élection du Pape Benoît XVI. Une telle durée permet déjà de discerner les grandes caractéristiques de son pontificat. Je pense que
l’on peu en souligner trois traits principaux :
1. L’accueil du Concile Vatican II dans une herméneutique de la continuité. Artisan et acteur de ce même concile comme son prédécesseur Jean Paul II, Benoit XVI souligne sans
cesse comment la pensée chrétienne ne peut se déployer que dans une fidélité à l’Ecriture, à la Tradition et à l’enseignement du magistère. Les nécessaires évolutions dans le
domaine de la réflexion théologique comme dans celui des pratiques ne peuvent être que de type organique, bien éloignées des logiques de rupture. Cette herméneutique de la continuité implique une
réelle attention aux enseignements objectifs du Concile et non pas simplement à « un esprit » qui le réduirait à une simple « mise en mouvement. »
2. Dans la continuité du pape Jean Paul II, Benoît XVI œuvre sans relâche pour donner à l’Eglise une juste place dans l’espace public. En effet, les catholiques n’ont pas
vocation à rester entre les murs de leurs églises, ni à reléguer la foi dans le domaine privé comme le souhaiteraient leurs contradicteurs. Cette conviction légitime le discours du magistère et
des chrétiens dans tous les domaines qui touchent à la dignité de la personne humaine. L’encyclique « Caritas in Veritate », par exemple, montre excellemment comment le discours de l’Eglise
s’adresse à tous et rejoint des préoccupations variées comme l’économie ou l’écologie. Eclairée par la lumière de la révélation, l’Eglise ose s’exprimer en « experte en humanité » selon le mot du
pape Paul VI.
3. Enfin, le Saint Père n’oublie pas que le ministère de Pierre est de type prophétique, au sens biblique du terme. Sa mission de « pasteur universel » le conduit à enseigner
bien au-delà des modes et des opinions provisoires. Conscient de sa fragilité, le Pape Benoît XVI demandait aux chrétiens, en inaugurant son pontificat, de prier pour qu’il ne se dérobe
pas devant les loups. Le Christ et le témoignage des saints nous apprennent que la vérité n’est pas forcément populaire. Plus que cela, ils nous mettent en garde contre toute recherche
de popularité : « Malheur à vous quand tout le monde dira du bien de vous !» S’il est légitime de bien communiquer, cela ne peut jamais être au prix du mensonge et du renoncement. ”