L’évêque de Mende, Mgr François Jacolin, a été interrogé par Midi Libre :
Quel regard portez-vous sur les scandales de pédophilie qui secouent l’Église ?
Il s’agit d’actes intolérables. De crimes dont hélas trop de prêtres se sont montrés
coupables depuis une cinquantaine d’années. Car dans les affaires pédophiles dont on parle, il y a des choses qui quelquefois remontent loin. Il faut que ces prêtres en rendent compte à la
justice humaine, que les coupables assument la responsabilité de leurs actes et que les victimes puissent être entendues. Il faut que la souffrance de celles-ci soit reconnue.
Par-delà les faits en eux-mêmes, c’est aussi la réaction de l’Église qui est mise en cause
… C’est vrai que par le passé, l’Église et des évêques n’ont pas toujours pris la mesure de la gravité de ces actes et ont quelque peu sous-estimé leurs répercussions sur les victimes. Mais à
l’époque, c’était aussi le fait de toute la société. Là, il existe une évolution, qui est bonne et qu’il faut encourager, pour prendre en compte la gravité de ces faits… Mais on demande
à l’Église des comptes pour des affaires d’il y a 30, 40 ou 50 ans, à une époque où la conscience sur ces faits était autre dans la société. Et l’Église fait partie de la société. C’est bien
d’essayer de faire la lumière, mais on peut s’étonner du traitement réservé à l’Église. Il y a d’autres institutions civiles avec lesquelles on n’a pas la même exigence.
Voulez-vous dire que les médias, ou l’opinion publique, “s’acharneraient” volontiers ?
On attend sans doute plus de l’Église que d’autres institutions et c’est pour
cela qu’elle doit être plus rigoureuse que les autres. L’Église rappelle des exigences morales fortes, je comprends qu’on soit plus exigeant pour elle sur ces questions-là. Mais il y a un
devoir d’investigation, il faut aller voir les faits. C’est peut-être un défaut des médias que de répercuter une information sans s’assurer de sa totale véracité. Et ça produit un effet boule de
neige.
L’attitude de Benoît XVI face aux affaires pédophiles est vivement critiquée.
Si on va regarder de près, on voit qu’on ne peut pas accuser le pape de
complaisance pour les prêtres pédophiles. C’est quelqu’un qui a toujours été lucide sur ces questions, qui a toujours mesuré la gravité des choses et essayé de faire en sorte que, sur ces
questions, la vérité soit faite. Dès qu’il est devenu pape, il a pris des mesures et des sanctions. Si, dans l’Église catholique, il y a quelqu’un qui a combattu cette plaie de la
pédophilie, c’est bien Benoît XVI. La façon dont on veut le faire soupçonner de complaisance alors que toute son attitude prouve le contraire est particulièrement odieuse. Certains
essaient de le salir sans regarder la vérité des faits. Il y a une certaine légèreté dans ces attaques, une volonté de le “descendre” à tout prix.“