L’archevêque de Rennes aurait analysé point par point le rapport parlementaire rédigé par le député
Jean Léonetti. Un brin irénique, il déclare
“Ses 95 propositions témoignent d’une remarquable progression éthique par rapport aux lois de 1994″.
Et pour nous convaincre, il mentionne la proposition numéro 4 qui mentionne pour la première fois ‘l’intérêt de l’enfant à naître‘. Sauf que cette proposition ne
débouche sur rien. Mgr d’Ornellas a la mémoire courte : le rapport fait comme la loi Veil qui réaffirme le droit à la vie avant d’accorder les exceptions criminelles…
Néanmoins, il affiche son scepticisme sur la proposition qui prévoit de rechercher une éventuelle trisomie 21 sur les embryons déjà soumis à un diagnostic pré-implantatoire
(DPI). En conséquence de quoi, il appelle les évêques à la “vigilance” :
“Ne s’agit-il pas d’un eugénisme légalisé, en contradiction avec l’esprit du rapport qui veut changer le regard sur le handicap?”
Oui, c’est bien de cela qu’il s’agit : mais pourquoi en rester au mode interrogatif ?
De même, il s’inquiète de la recherche sur les cellules embryonnaires, dont les conditions dérogatoires prévues dans la loi de 2004 pourraient disparaître lors de la nouvelle
révision de la loi. Mais toujours sur le même mode :
“Pourquoi poursuivre ces recherches alors que d’autres pistes ont déjà fait leurs preuves, sans soulever d’enjeux éthiques majeurs?”.
Comme l’a écrit Jean-Marie Le Méné, président de
la Fondation Jérôme Lejeune, c’est un rapport de rupture car il renforce la sélection pour l’élimination des êtres humains. Voilà qui tranche avec la “progression éthique”.
Car Mgr d’Ornellas ne veut pas condamner ce rapport et explique :
“Le dialogue suppose que l’on ne capture pas la parole“. sic.,
Ce dialogue, hérité de la pastorale de l’enfouissement, prend ainsi le pas sur l’exigence de vérité et de défense de la vie. Déjà en 1974, l’Eglise n’avait pas tenté de dissuader Simone Veil,
comme elle l’a écrit elle-même. Il semble aujourd’hui que cette habitude
perdure.