Extrait du message de l’évêque de Bayonne :
“« Cette année, notre Eglise catholique célèbre Pâques dans un climat de suspicion et de tristesse », affirmait le Cardinal André Vingt-Trois, dans son discours de
clôture de la dernière assemblée plénière des évêques à Lourdes, en faisant écho aux affaires de pédophilie révélées dans la presse. Quand ces affaires touchent certains membres de l’Eglise, nul
ne saurait s’étonner du scandale produit chez beaucoup de nos contemporains ni du malaise ressenti par les fidèles catholiques. Notre première pensée va vers les victimes qui nécessitent
compassion, accompagnement et réparation.
Nul ne saurait être dupe pour autant devant la campagne de calomnies qui s’organise pour attaquer l’Eglise et salir la figure du Pape, à l’heure où des millions de fidèles
envahiront nos églises pour confesser leur foi. Les « pharisiens » des temps modernes accusent l’Eglise du Christ, comme ceux à qui Jésus rétorquait : « Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre », alors qu’ils voulaient lapider une femme surprise en flagrant délit d’adultère. Nul ne saurait
ignorer en effet que la majeure partie des cas de pédophilie se passent dans le cadre familial et sont le fait d’hommes mariés et que bien d’autres corporations, plus touchées que l’Eglise, n’ont
pas autant que nous les honneurs de la presse.
Nous n’avons pas à rougir de notre Eglise qui est sans aucun doute la seule Institution au monde qui aborde ces affaires avec autant de transparence et de vérité, apportant
concrètement sa compassion aux victimes, reconnaissant les erreurs passées, mettant en place des mesures énergiques pour prévenir des actes aussi monstrueux. Nous n’avons pas à rougir de
nos prêtres, dont l’immense majorité vit son engagement dans la fidélité et donne sa vie sans compter pour Dieu et ses frères. Nous n’avons pas à rougir de notre Pape Benoît
XVI qui n’a pas ménagé sa peine depuis des années pour apporter une réponse adéquate et ferme à tous ces graves disfonctionnements.
Il n’est pas indifférent que cette condamnation médiatique advienne alors que nous nous apprêtons à célébrer le Mystère pascal du Christ, à suivre Jésus dans sa Passion et sa mort sur la croix
pour ressusciter avec lui au matin de Pâques. C’est la prophétie d’Isaïe qui continue de s’accomplir aujourd’hui : « J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et
mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe […] Le Seigneur Dieu vient à mon secours […] je sais que je ne serai pas confondu » (Is 50).”