La conférence (de Carême !) du rabbin Krygier a été retranscrite sur le site de l’archidiocèse
de Paris. Il n’y a aucune réserve ni aucune remarque des autorités catholiques, qui laissent ainsi se répandre le néfaste relativisme condamné par Benoît XVI. En voici
des extraits :
“Nostra Ætate sera mon propos. Non en refaire l’historique ou le panégyrique mais me concentrer sur sa postérité.”
Donc, il n’est même pas question du Concile mais de ce qui a été fait après lui. Or, nous savons combien les hommes d’Eglise, en particulier en France, se sont éloignés du Concile pour n’en faire
qu’à leur tête.
Et juste après, nous trouvons ce dérapage :
“Nous n’ignorons pas non plus que des décisions encore récentes de l’Église catholique ont réveillé des blessures profondes.”
Si la critique de Benoit XVI est claire, il est également très clair que le rabbin n’a rien compris à ce qui s’est passé. Le plus grave, c’est de pouvoir affirmer cela dans une cathédrale,
avec l’accord du Cardinal Vingt-Trois et sans aucune remarque de ce dernier.
Sur le problème de la catéchèse, alors que nous connaissons les lacunes des catholique, peut-on laisser passer une phrase telle que :
“Or si la vérité ultime peut se trouver ailleurs que chez soi, fut-ce partiellement, pourquoi se confiner, pourquoi rester juif ou chrétien, pourquoi se déterminer dans une identité
singulière ?”
“Vatican II a révélé quelque chose de capital pour toute religion digne de ce nom, dont nous mesurons encore à peine l’impact : que la remise en question de certaines certitudes passées
peut s’avérer être l’aiguillon de la vérité, non son couperet (…)”.
Le summum du relativisme est atteint vers la fin :
“La seconde chose à faire pour avancer est de repenser l’idée de vérité révélée. Nos traditions respectives partagent une conviction fondamentale : en amont, Dieu Se fit
« logos ». […] Nous devons admettre que les traditions religieuses sont autant de déclinaisons de ce logos (de « l’Esprit Saint offert à tous les hommes »)
mais que son sens ultime est encore en aval de toutes. Telle est la valeur de vérité de chacune, comme un vecteur sur une trajectoire distincte, tournée vers un même
sommet. […] L’œuvre spirituelle consiste désormais à faire éclore cet universel du sein du particulier. Et désormais, c’est le dialogue interreligieux
qui seul le peut et le doit, urgemment.”
Bref, toutes les religions conduisent au salut et l’Eglise catholique n’est pas universelle (donc elle n’est pas catholique). C’est le dialogue interreligieux qui est universel. D’ailleurs
le rabbin Krygier termine en appellant à la construction d’un Temple commun à toutes les religions, à l’image de la Tour de Babel. Nous sommes en plein dans l’herméneutique de la
rupture, cautionnée par l’archevêque de Paris !