Contrairement à ce que l’on peut lire dans certains médias mal informés, la perturbation à la cathédrale n’a été organisée ni par St Nicolas du Chardonnet, ni par Perepiscopus (et
comment le pourrais-je, je ne suis qu’un organe de presse). Il s’agit d’une réaction organisée par de simples fidèles scandalisés de voir une conférence de carême prêchée par un non-catholique.
Un récit de la perturbation à Notre-Dame a été publié sur le Forum catholique. Extrait :
“Ainsi, arrivés une bonne heure environ à l’avance, nous
nous étions placés devant. Nous étions au final une bonne cinquantaine de jeunes, occupant quasiment tout un carré dans les premiers rangs, essentiellement des jeunes tandis tandis que
le reste du public était plutôt âgé, génération pré-conciliaire essentiellement. Nous laissâmes faire la petite présentation par Mgr Vingt Trois puis dès que ce fut fini, le responsable
choisi par les trois groupe se mit debout et dit d’une voix forte “chers catholiques, je vous invite à réciter le chapelet en réparation de ce scandale”.
Et à ce moment la cinquantaine
de fidèles traditionnels présents entonna posément mais d’une seule voix forte le chapelet, puis après la première dizaine le Christus Vincit et “Vive Jésus, vive sa croix” ceci pendant une bonne
dizaine de minutes. […] Dés le début, des jeunes distribuèrent puis- à l’extérieur lancèrent même les tracts ci-joints- expliquant notre action et le pourquoi du scandale : ils en
distribuèrent aux hommes se tenant au micro puis aux principaux invités et personnalités présentes aux premiers rangs. Notre prière ayant été rapidement couverte par le son de l’orgue, et une
fois que la télévision et les conférenciers s’étaient distancés pour continuer l’émission dans la sacristie, nous nous sommes retirés tous ensemble par l’allée centrale en chantant le Christus
vincit et le “vive Jésus vive sa croix”.”
Cette affaire amène quelques réflexions :
– D’abord, l’autorité du Cardinal se fissure
puisqu’elle ne se limite même plus aux murs de sa cathédrale. Sa suffisance en tant que Président de la CEF et sa morgue légendaire auront sapé toute autorité à défaut de tout pouvoir. Le
repli télévisé dans la sacristie où on le voit et l’entend mâcher nonchalamment son chewing-gum est un désastre en terme d’image dans une situation gravissime où un cardinal de l’Eglise n’a
plus le contrôle de sa cathédrale.
– Ensuite, Mgr Vingt Trois, par cette invitation à un rabbin, a tenté de prolonger l’œuvre de Mgr Lustiger vis à vis du judaïsme, mais sans talent ni génie. La question de la
réciprocité peut être posée : un évêque serait-il invité comme conférencier à l’occasion d’une grande fête juive ?
– Enfin, les liens pro-israéliens (et plus seulement religieux) du diocèse de Paris méritent un éclaircissement, comme par exemple les pleines pages de publicité payées
par le ministère du tourisme israélien dans Pélerin lors du Pèlerinage en Terre Sainte des étudiants piloté par le diocèse de Paris l’été dernier. L’opération d’influence politique
d’Israël via le pélerinage en Terre sainte est peu abordée. En attendant, qu’en est-il des chrétiens d’Orient, gratifiés de temps en temps de la visite d’une brillante
délégation épiscopale française ? On cherche encore les communiqués de la CEF à propos de la guerre de Gaza par exemple. Peut-être faut-il rappeler que le Cardinal de Paris est
l’Ordinaire des chrétiens orientaux vivant en France et historiquement l’héritier du protectorat français sur les chrétiens de Terre sainte.
Demain s’ouvre l’assemblée intermédiaire de la Conférence épiscopale. Un évêque aura-t-il le cran d’aborder ces points délicats ?