Cette après-midi, Mgr Alain Castet, évêque de Luçon, a célébré une messe d’obsèques de 3 victimes de la tempête (sur les 53), en présence de François Fillon, Premier
ministre, Philippe de Villiers, président du Conseil général., et de plus de 2500 personnes. Lors de son homélie, il a notamment déclaré :
ministre, Philippe de Villiers, président du Conseil général., et de plus de 2500 personnes. Lors de son homélie, il a notamment déclaré :
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“La communauté chrétienne ne vit pas à l’écart des autres
hommes. Comme eux, dans le malheur, dans l’épreuve, atteinte par cette souffrance qui mine le fond de l’être, elle interroge son créateur, comme au jour du Vendredi Saint : «Mon Dieu,
mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné» Le cri de Marie, la soeur de Lazare mêlant confiance et angoisse, devient le sien : «Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait
pas mort ». La force du mystère d’iniquité, la puissance du mal qui survient et terrasse, ébranle jusqu’à faire naître ce cri de révolte qui est le signe d’une humanité blessée.
«Si tu avais été là !» «Où est-il ce Dieu qui permet l’inacceptable ?» - Aujourd’hui, Jésus se rend chez des amis. Lazare, l’un de ses proches, vient de mourir. Par ses paroles, ses attitudes et ses actes, le Seigneur nous révèle le visage d’un Dieu humain, d’un
Dieu qui sait compatir, d’un Dieu blessé par l’injustice de la mort de l’être aimé. Le Dieu des Chrétiens n’est pas un Dieu froid et lointain dont l’absence ou l’irritation permettrait les
détresses. Il demeure à nos côtés, victime lui-même du mal jusqu’à subir l’injustice et le supplice de la croix. Devant le tombeau de Lazare, Jésus est «bouleversé d’une émotion
profonde» qui s’exprime dans les larmes. Aujourd’hui, nous entrons dans son intimité, Il entre dans la nôtre, proche compagnon de nos détresses. Il est l’icône d’un Dieu qui écoute,
s’émeut et comprend. Repris par l’émotion, à l’entrée du tombeau, Il révèle un Dieu qui aime jusqu’à ne pas laisser le dernier mot à la mort. Il n’accepte pas sa loi implacable. La mort
n’est pas une fatalité. Tel est le sens de cette parole forte, proférée avec autorité : «Lazare, Viens dehors !» Cette parole est adressée à chacun et à chacune d’entre nous, avant
de l’être à l’ami qui se relève. A chacun le Seigneur dit : «Viens dehors !», ne reste pas dans les ténèbres de la mort et de la crainte, « viens dehors ! », la vie est toujours
victorieuse. Si nous acceptons cette parole, les liens de la peur qui nous retiennent se brisent et l’espérance nous illumine, révélant par delà l’épreuve, la justesse de ce verset du livre des
Lamentations : «Les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, ses miséricordes ne sont pas finies.» - Ainsi, au coeur du carême se profile déjà le triomphe de Pâques, une nuit de Lumière qui vient transfigurer la nuit de ténèbres que nous avons vécue. Alors en ce jour, à la lumière des
cierges résonnera le chant de l’Exultet: « ô nuit dont il est écrit : « La nuit comme le jour illumine, la ténèbre autour de moi devient lumière pour ma joie » (Ps 138,12)… Ô nuit
bienheureuse, où se rejoignent le ciel et la terre, où s’unissent l’homme et Dieu. » - Frères et soeurs, chères familles éprouvées par le deuil et la séparation, après les bouleversements légitimes, un horizon nouveau s’ouvre à nous, laissant entrevoir la certitude d’une
rencontre nouvelle par delà le seuil éprouvant de la mort. Telle est la foi des chrétiens, telle est l’espérance qu’ils proclament. Cette espérance est la force et la grandeur des
saints.”