Dans un éditorial du 27 février, Mgr Michel Mouïsse, évêque de Périgueux et Sarlat, écrit :
“A-t-il disparu ? Personne n’en parle… ou si
peu. C’est du péché dont il s’agit. Il est sous-estimé parce qu’il n’a plus de sens pour la plupart des hommes d’aujourd’hui. Et pour nous, catholiques,
garde-t-il sa signification ? Croyons-nous qu’il existe dans notre propre vie des actes qui portent atteinte à Dieu, qui vont à l’encontre de son plan d’amour sur nous ?
Mesurons-nous assez comment offenser un Père tout Amour comporte de gravité ? Et, dans l’ordre du mal, reconnaissons-nous que le premier péché, le péché suprême, c’est de Le
délaisser, Lui, notre Père, de mener notre vie sans Lui et de ne pas chercher à accomplir avec amour Sa volonté ? Dieu ne risque-t-il pas de devenir un être vague et lointain auquel nous
serions indifférents, comme s’Il n’existait pas ? Quelle ingratitude face à tant d’amour. Mais l’offense de nos frères est aussi grave. Car depuis ce jour où le Verbe s’est fait chair, où
Jésus est devenu présent à tout homme, blesser quelqu’un, l’insulter, le mépriser, le tromper c’est offenser Dieu Lui-même. Depuis que nous le savons présent en nos cœurs, ne pas nous respecter,
ne pas nous aimer nous-même, nous avilir, c’est l’offenser en nous.
De grâce, ne nous laissons pas endormir spirituellement sous l’effet de multiples chloroformes modernes. En ce temps de Carême, nous reconnaître pécheurs n’est pas nous diminuer,
c’est au contraire nous rappeler notre grandeur : nous sommes Fils de Dieu et malgré nos limites, nos défaillances et nos faiblesses, nous voulons que ce Dieu Amour occupe la première
place dans notre vie.”
C’est assez rare pour être souligné. Le péché fait en effet partie des notions dont bon nombre d’épiscopes ne parlent plus.