Le communiqué de Mgr Dubost, qui s’en prend au silence des pouvoirs publics, des politiques,
de la presse et de l’opinion publique sur les profanations antichrétiennes semble libérer la parole. Mgr Bernard Podvin, le porte-parole de la Conférence
épiscopale, d’habitude si caressant à l’égard des autorités au nom d’une “laïcité apaisée”, interrogé par Famille chrétienne, déclare en effet :
“Je crois que sa réaction a été très appréciée par les évêques. Ceux qui en ont pris connaissance ont trouvé qu’il s’agissait d’une manière saine de rappeler la nécessité de respecter
tous les cultes. C’est une colère constructive, comme Mgr Dubost en est capable. Il est normal que nous posions une exigence dans la reconnaissance de notre dignité.
[…]
Mais j’ai le sentiment que la société française entretient une passivité culturelle, un sentiment d’habitude par rapport au christianisme. Son imprégnation dans la société fait
que nous avons été amenés à être réactifs quand étaient atteintes les autres religions, ce qui est une très bonne chose. Mgr Dubost a d’ailleurs dit dans son communiqué qu’il se réjouissait que
les atteintes envers les juifs et les musulmans soient condamnées. Le problème n’est pas entre les religions, mais plutôt dans une sorte de banalisation des violences envers le
christianisme. Je crois qu’il reste des miasmes d’une gestion conflictuelle de la laïcité. La société a beaucoup de mal à reconsidérer le christianisme dans sa
dignité, et fait preuve d’ingratitude envers lui. Et ce qui est vrai pour les agressions dénoncées par Mgr Dubost me semble repérable, aussi, dans le traitement que font les
médias du christianisme.
S’il pouvait seulement y avoir une équité dans les réactions publiques, ce serait déjà énorme ! Mgr Dubost ne demande rien d’autre, quand il évoque le « silence
étourdissant » qui entoure les profanations d’églises. On a cru que le christianisme faisait partie des meubles, qu’il n’avait pas besoin d’être défendu, mais ce n’est pas vrai. Les
catholiques ont un droit au respect, à l’expression, à l’image. C’est aussi cela, le respect de la liberté religieuse.”
Il me semble que cette remise en cause de la laïcité apaisée est une grande première. La critique des autorités publiques et du traitement médiatique réservé aux catholiques est
également inhabituel. Il faut le souligner. Il révèle que l’Eglise en France peut se réveiller. Et si elle le fait à propos des profanations d’églises, elle peut aussi le faire à propos de la
culture de mort. On attend toujours une réaction de la CEF aux dernières propositions de Roselyne Bachelot, de même que l’on attend une critique du rapport de la commission parlementaire
sur la bioéthique.