Monseigneur Ricard, cardinal-archevêque de Bordeaux, a accordé une interview à l’association Oui à la vie, qui
organise une marche pour la vie à Bordeaux. La prochaine à lieu la 29 mai.
Monseigneur, quel jugement portez-vous sur les atteintes à la vie en France ?
J’en vois quatre qui me paraissent particulièrement préoccupantes : le nombre des avortements qui reste encore élevé en France, les recherches sur l’embryon,
l’effet pervers d’un dépistage qui contribue à supprimer des porteurs d’handicaps et un lobby actif qui souhaiterait légaliser l’euthanasie.
Les différentes marches pour la vie peuvent-elles aider nos concitoyens à ouvrir les yeux sur les atteintes faites aux hommes, et en particulier aux plus petits d’entre eux.
Il faut donner leur juste place à ces marches pour la vie. Nos concitoyens sont habitués aux marches, manifestations et défilés, souvent autour de questions sociales. Il ne faut
pas survaloriser leur efficacité mais ces manifestations publiques fonctionnent comme un clignotant rouge. Elles attirent l’attention sur un problème. Elles alertent l’opinion. Nos
consciences ont besoin d’être réveillées. Je pense que les différentes marches pour la vie ont cette fonction. Il est nécessaire qu’elles soient accompagnées tout au long de l’année par un
patient travail d’éducation et d’action sur les mentalités et dans certains cas d’interpellation de nos législateurs. C’est là qu’il est important de soutenir un certain nombre
d’associations qui œuvrent à cette conscientisation.
L’année dernière, dans une ambiance joyeuse, plus de 2 000 personnes ont marché dans les rues de Bordeaux à l’appel de l’association Oui à la Vie. Quel regard portez-vous sur cette initiative
? Que fera cette année le diocèse de Bordeaux pour promouvoir cette marche ?
Tout ce qui pourrait apparaître comme une croisade me semble contreproductif. C’est pourquoi j’ai apprécié l’ambiance de la marche de l’année dernière, une ambiance joyeuse,
positive, disant la joie qu’il y a d’appeler à la vie. Il me paraît important que cette marche rassemble dans une grande diversité les familles, les générations, les personnes valides ou
handicapées. Les organisateurs ont voulu cette marche non-confessionnelle pour y inviter le plus grand nombre de personnes. Elle n’est donc pas organisée par l’Eglise. Chaque catholique est donc
libre d’y participer ou pas. Mais, j’ai souhaité que le diocèse s’associe à cette grande cause du Oui à la Vie en organisant une veillée de réflexion et de prière le Mercredi 26 mai, à
20h 30, à la cathédrale Saint André. Il nous faut être aujourd’hui plus que jamais les serviteurs de « l’Evangile de la Vie » !