La session doctrinale 2010 des évêques, prévue à Albi du 22 au 24 février, portera sur le Concile Vatican II.
manière dont un concile est reçu. La dimension pastorale de Vatican II sera aussi travaillée. Les nombreuses réformes et transformations qui ont fait suite au Concile feront également l’objet
d’une relecture, en particulier pour ce qui concerne les dix premières années qui ont suivi Vatican II.
Les évêques poursuivront ensuite leur travail sur un document particulier : la Constitution Dei Verbum. En lien avec leur responsabilité épiscopale,
les évêques seront particulièrement attentifs au chapitre 6, « La Sainte Ecriture dans la vie de l’Eglise ».
Il reste à espérer que cette session examinera le Concile selon une interprétation conforme à ce que demandait Benoît XVI le 22 décembre 2005
:
- “D’un côté, il existe une interprétation que je voudrais appeler “herméneutique de la discontinuité et de la rupture“; celle-ci a souvent pu compter sur la sympathie des
mass media, et également d’une partie de la théologie moderne. D’autre part, il y a l'”herméneutique de la réforme“, du renouveau dans la continuité de l’unique
sujet-Eglise, que le Seigneur nous a donné; c’est un sujet qui grandit dans le temps et qui se développe, restant cependant toujours le même, l’unique sujet du Peuple de Dieu en marche.
L’herméneutique de la discontinuité risque de finir par une rupture entre Eglise préconciliaire et Eglise post-conciliaire. […] Mais on se méprend sur la nature d’un Concile en tant que
tel. Il est alors considéré comme une sorte de Constituante, qui élimine une vieille constitution et en crée une nouvelle. […] Les Evêques, à travers le Sacrement qu’ils ont reçu, sont
les dépositaires du don du Seigneur. Ce sont “les administrateurs des mystères de Dieu” (1 Co 4, 1); comme tels ils doivent se présenter comme “fidèles et sages”
(cf. Lc 12, 41-48). Cela signifie qu’ils doivent administrer le don du Seigneur de manière juste, afin qu’il ne demeure pas dans un lieu caché, mais porte des fruits et que le
Seigneur, à la fin, puisse dire à l’administrateur: “En peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t’établirai” (cf. Mt 25, 14-30; Lc 19, 11-27). […] - A l’herméneutique de la discontinuité s’oppose l’herméneutique de la réforme […]. Je ne citerai ici que les célèbres paroles de Jean XXIII, dans lesquelles cette herméneutique est
exprimée sans équivoque, lorsqu’il dit que le Concile “veut transmettre la doctrine de façon pure et intègre, sans atténuation ni déformation” […] Il est clair que cet
engagement en vue d’exprimer de façon nouvelle une vérité déterminée exige une nouvelle réflexion sur celle-ci et un nouveau rapport vital avec elle; il est également clair que la nouvelle
parole ne peut mûrir que si elle naît d’une compréhension consciente de la vérité exprimée et que, d’autre part, la réflexion sur la foi exige également que l’on vive
cette foi.”