Voici le billet de François Foucart, paru dans le dernier numéro de l’Homme Nouveau :
- “Au village de Foucart, pays de Caux, on appelle quelqu’un qui se sent bien dans la maison Église un « églisier ». Voilà pourquoi, étant de la famille, on a quelque scrupule à critiquer tel
prêtre ou tel évêque, d’autant que « Grosjean qui en remontre à son curé » a quelque chose d’agaçant. Et pourtant… tant d’évêques ont récemment défrayé la chronique que, comme ils disent, « je
ne puis me taire ».
- Voilà Mgr Nourrichard, évêque [d’Evreux] (après Mgr Gaillot et Mgr David…) qui vient en personne pour vider de son poste l’abbé Françis Michel, curé de Thiberville. On
ne discutera pas le droit hiérarchique de l’autorité épiscopale. On sait que, comme dans d’autres diocèses, l’Eure est en chute libre et que l’on « réorganise » le circuit des paroisses. Mais
on se dit : pourquoi l’abbé Michel ? Est-ce parce que malgré (ou à cause) du côté tradi et de la soutane cette paroisse est particulièrement vivante et n’entre donc pas dans la perspective
catastrophique d’une Église sans prêtres ? - D’autant que l’on retrouve la même situation en Corse où Mgr Brunin chasse d’excellents prêtres tels le père Hélie à Ajaccio et le père Polge à Corte parce qu’ils ne sont pas en
accord avec « les nouvelles manières de vivre le ministère du prêtre », nouvelles manières qui sont « à chercher » ! On a, hélas !, l’impression que ces évêques sont persuadés que, faute de
prêtres et de pratiquants, l’Église que l’on a connue ne renaîtra jamais, et qu’il vaut mieux, comme on le disait dans les années 1970, casser la baraque, raser ce qui reste, toute tentative de
retour à un état antérieur étant voué à l’échec. - Impression confirmée par l’ineffable Mgr Rouet (Poitiers) qui écrit que « … le manque est une chance que je crois (sic), c’est la chance de créer autre chose, de faire autrement ».
Mais alors, faire quoi, puisque « autrement » relève, par nature, d’un vide suicidaire ?
- Eh bien, comme on l’a laissé entendre à Lourdes (Assemblée plénière) : confier une paroisse à un fidèle laïc, dès lors qu’un curé modérateur est à ses côtés. Voilà bien une
solution nulle, parce que si un prêtre est là autant qu’il soit curé plutôt que « modérateur », et que l’on ferait fuir les derniers fidèles qui viennent chercher non pas un « commando
liturgique » mais la messe et les sacrements. - Si l’on ajoute ce qu’aurait dit (mais c’est impensable…) Mgr Guéneley (Langres) en s’en prenant à trois de ses confrères parmi les meilleurs (NNSS Centène, Aillet, Rey), cela
commence à faire vraiment beaucoup. Parfois, il y a quand même un miracle de courage : la présence au milieu d’une majorité de tradis (pensez donc !) de Mgr Dominique Lebrun, évêque de
Saint-Étienne dans ce qui devrait motiver tous ses confrères : une Marche pour la Vie !”