Ce n’est pas nous qui le disons mais Denis Crouan :
“En France, le problème n’est plus liturgique; il est devenu épiscopal. Le meilleur des conciles, le meilleur des missels, le meilleur des textes magistériels… ne peuvent aboutir à rien
s’ils sont reçus par des évêques qui ne les comprennent pas, ou qui n’en veulent pas, ou qui ne sont pas décidés à les mettre en oeuvre. Or c’est bien le cas en France.
Nous avons un missel romain restauré à la suite de Vatican II, dont le pape Benoît XVI lui-même a souligné la grande valeur. Quand a-t-on entendu les évêques de France prendre la parole
pour rappeler à tous les prêtres qu’ils ont l’obligation de mettre ce missel en oeuvre sans y changer quoi que ce soit de leur propre chef? Jamais. Nous avons une Constitution
conciliaire qui souligne des points fondamentaux de la liturgie actuelle (interdiction de la modifier arbitrairement, importance du latin et du chant grégorien… etc.) Quand a-t-on
entendu les évêques de France prendre la parole pour rappeler à tous les prêtres que cette Constitution devait être respectée? Jamais. Nous avons un pape – Benoît XVI – qui, à la suite
de Jean-Paul II a donné des indications très claires visant à remettre la liturgie sur ses rails: Sacramentum caritatis, Summorum pontificum… Quand a-t-on entendu les
évêques de France prendre la parole pour rappeler à tous les prêtres qu’ils avaient pour mission de mettre en oeuvre, là où s’exerce leur responsabilité, les directives contenues dans ces
documents magistériels? Jamais.
Et non seulement nos évêques ne parlent pas, mais en plus il leur arrive très souvent de donner le mauvais exemple lorsqu’ils célèbrent eux-mêmes la liturgie: adaptations,
improvisations, manque de dignité, modifications… La situation actuelle fait clairement comprendre que la crise de la liturgie n’est que l’écho – certes assourdissant – d’une crise qui touche
bien plus profondément notre épiscopat français qu’elle ne touche en réalité les célébrations liturgiques.”