Il s’agit de l’abbé Michel-Marie Zanotti-Sorkine, curé de l’église St-Vincent-de-Paul à Marseille depuis 2004. Son surnom : le curé qui multiplie les
paroissiens. Extrait d’un article paru dans le n°1672 du 30 janvier de Famille
chrétienne :
“C’en est fini des « Réformés », comme l’appellent les Marseillais (l’actuelle
église a été bâtie à l’emplacement d’une ancienne chapelle d’Augustins Réformés). Il est même envisagé de désaffecter l’église Saint-Vincent-de-Paul dont les flèches pointent à 76 mètres de haut.
Destruction pure et simple de l’édifice, création d’un centre culturel, musée, accueil social, autant de projets qui ne sortiront jamais des cartons.
«Quand je suis arrivé, la messe était célébrée dans la crypte pour la petite communauté qui survivait ici, une cinquantaine de personnes tout au plus», se remémore un
des plus anciens paroissiens. Le nouveau curé n’attendra pas plus de dix jours avant de faire sortir le petit troupeau de ses catacombes. Cinq ans plus tard, ils sont
plus de cinq cents personnes, de toute origine sociale, culturelle ou ethnique, à accourir chaque dimanche de tout Marseille, parfois même de plus loin, aux «Réformés». L’ajout
systématique de chaises supplémentaires n’empêche pas des dizaines de personnes de devoir rester debout au fond ou dans les allées latérales de l’église. […]
Le Père Zanotti-Sorkine subit paisiblement cette renommée. Là n’est pas l’essentiel pour le curé marseillais qui n’a d’autre souci que de «ramener le plus d’âmes possibles à
Dieu» comme il l’explique de sa voix à la fois onctueuse et décidée. Pour cela, le prêtre a ressorti l’artillerie lourde, éprouvée depuis des siècles dans l’Église. Des
armes de conversion massive qui ont pour nom charité, beauté de la liturgie, confessions, consécrations à la Sainte Vierge, neuvaines et prières quotidiennes à saint Michel. Rien donc de
révolutionnaire aux Réformés, si ce n’est qu’au service de cette pastorale se trouve un prêtre au charisme hors norme. «C’est la Vierge qui fait tout ! », assure-t-il. Âgé de 50 ans, le
Père Zanotti-Sorkine a été ordonné il y a seulement dix ans. Avec pour devise, cette phrase de saint Paul aux Corinthiens : «Je me suis fait tout à tous pour les sauver tous ». […]
[La] dévotion pour la Mère de Dieu ne l’a jamais quitté. Pour rien au monde le curé des Réformés ne lâcherait son chapelet – il confesse même en récitant
son rosaire, ce qui n’est pas allé sans surprendre quelques pénitents ! «Le Christ est passé par Marie pour arriver jusqu’à nous. Comme lui, passons par elle pour arriver jusqu’à
Dieu. Elle prépare les coeurs à recevoir le Christ, c’est pourquoi elle devrait, à mon sens, être davantage annoncée comme première dans la foi.» […]
Du mardi au vendredi, le prêtre ouvre son église à 8 h. […] Tous les soirs de la semaine, à partir de 19 h et souvent tard dans la nuit, il se tient également à
disposition dans la sacristie. Pour se rendre disponible à tous, il a pris une décision radicale: aux Réformés, les réunions sont limitées au strict nécessaire.”
Et cet article de La Provence, de l’année dernière :
“Même en semaine, l’église ne désemplit pas. Et tous les troisièmes jeudis du mois, c’est de loin que l’on vient assister à la messe des malades. […] Dès huit
heures du matin, il y a du monde devant les grilles. En soutane. “C’est ma blouse de travail, dit-il. Je la porte comme le Pape! Le jour où il la quittera,
je la quitterai moi aussi!” […] S’il porte la soutane, c’est “pour permettre à tous ceux qui ne connaissent plus le chemin de l’Église de rencontrer le prêtre
et de l’aborder en toute liberté. Et croyez-moi, les gens ne se gênent pas pour le faire”. […] Procession, encensement, grandes orgues, une vingtaine d’enfants de
choeur, bruns, blonds […] l’accompagnent en ce début de célébration. Dans l’assistance, plus un souffle, sinon celui de la ferveur. Trop de pompe? “Au siècle de l’image, il
importe d’en offrir, et de belles !“, rétorque le père Zanotti-Sorkine. “Ceux qui pensent que la messe doit refléter le misérabilisme de la société se
trompent.“ Une belle liturgie dans un beau lieu, et un peu de sacré ne font pas de mal à la prière, pense-t-il. “Que nos offices ne soient pas un pensum où les gens
s’ennuient sous une avalanche de paroles ou de chansonnettes insipides!” “
Des fidèles ont créé un site internet sur lequel on peut retrouver ses homélies.