Dans deux remarquables articles de Présent, Jean Madiran décrit le fonctionnement de la Conférence épiscopale, qui se substitue au
Magistère pontifical en exerçant de fait une autorité au-dessus des évêques français. Extrait :
“Comment cela se fait-il ? Par l’autorité invoquée de la
Conférence épiscopale. Laquelle Conférence est à son tour soumise aux manœuvres et manipulations du Conseil permanent, qui lui-même est dans la main du président
Vingt-Trois et de son entourage immédiat, le vice-président Simon et le secrétaire général Hérouard : justement les trois qui, au nom de
l’épiscopat français, ont rencontré Benoît XVI en tête-à-tête le 18 janvier.
A leur disposition, on aperçoit tout un appareil de «commissions», de «conseils» et de «services» épiscopaux ayant leurs correspondants directs dans les diocèses, par-dessus la tête
de l’évêque. Tel est le système de l’autorité parallèle qui prévaut en fait et qui fonctionne sans justification doctrinale, si ce n’est le vague fondement de théories
incertaines sur la «collégialité».
Ainsi le système concurrence, modifie ou remplace l’autorité pontificale, il vient métisser ou supplanter la hiérarchie fondée par le Christ, il emprisonne partiellement la succession
apostolique. […]
Le système dispose de huit «commissions épiscopales», de neuf «conseils» et de onze «services nationaux» qui officiellement «permettent à la
Conférence des évêques d’exercer collectivement sa responsabilité». Il y a entre autres une «commission doctrinale», une «commission pour la liturgie», une autre «pour la catéchèse», et même
une «pour la mission universelle de l’Eglise» (sic !). Tout cet appareil administratif échappe à une Conférence des évêques réunie seulement une ou deux fois par
an, il pratique au nom de la Conférence le supposé «exercice collectif» de la responsabilité épiscopale, à la manière (croit-il) dont les congrégations romaines exercent l’autorité
pontificale. Le président Vingt-Trois et son noyau dirigeant ont ainsi, en quelque sorte, leur propre Curie, à l’image de la Curie romaine. C’est par quoi, ayant laissé ravager,
voire ravagé eux-mêmes l’Ecriture, le catéchisme et la messe, et sabordé les écoles catholiques, ils s’efforcent de nous maintenir dans cette situation d’asphyxie surnaturelle.”