Evoquant Sainte Geneviève dans une homélie, Mgr Henri Brincard, évêque du Puy-en-Velay, a déclaré :
“En des heures particulièrement difficiles voire tragiques, Geneviève fédéra les énergies, ranima les
courages et forgea l’unité d’un peuple. Ce qu’elle a accompli m’inspire la réflexion suivante : tout peuple a besoin d’unité pour remplir une mission au service de tous. C’est à
partir de cette unité que ces fameuses différences – dont on parle tant aujourd’hui – deviennent enfin l’occasion d’échanges fructueux.
Au long des siècles, l’unité d’un peuple est le fruit d’un héritage en constant accroissement, accroissement auquel chacun doit contribuer avec ses talents. C’est alors que
l’unité devient dynamique pourvu seulement qu’elle n’oublie jamais une question fondamentale : y-a-t-il une puissance capable de changer le cœur de l’homme ? Car enfin,
chers amis, d’où viennent les divisions qui mettent en péril l’avenir d’une nation ? D’où viennent les querelles stériles sinon d’une volonté de domination présente en chacun d’entre nous et
que éliminons au terme de rudes combats ? Ce n’est certes pas être pessimiste mais réaliste de reconnaître cette vérité : notre cœur est malade au point que les bonnes structures et
même les meilleures lois ne parviennent jamais à elles seules à donner à la société les moyens d’un progrès durable.
Tout ce qu’il y a de vrai et de grand dans la vie d’une nation est un bien reçu ne pouvant être gardé que s’il est partagé. Cette certitude est le meilleur rempart contre le
sectarisme et contre une suffisance orgueilleuse faisant croire à l’homme qu’il n’a rien à recevoir d’autrui et que donner gratuitement est une faiblesse. Ici le mot « gratuit » ne doit
pas être compris comme l’acte sans motif mais comme l’acte ayant pour unique motif l’amour.”