Voici un extrait de l’analyse de Claire Thomas, paru dans l’hebdomadaire Monde & Vie daté du 9 janvier, sur l’affaire de Thiberville :
“Il me semble que la première leçon des événements de Thiberville, c’est qu’aujourd’hui le curseur s’est déplacé tellement loin sur la droite, parmi les catholiques qu’un évêque de gauche qui
veut avoir un discours de gauche, comme Mgr Nourrichard, chaque fois qu’il s’exprime personnellement, apparaît comme décalé. Comme était décalé Mgr l’évêque de Langres face aux militants de Paix liturgique. Comme était décalé
Mgr l’évêque de Nancy lançant ses foudres sur les traditionalistes de son diocèse dans sa grande interview du 11 novembre au Républicain lorrain [en fait c’était l’évêque de Metz, NDMB]. Comme était décalé Mgr l’évêque de Poitiers dans son livre testamentaire, J’aimerais vous
dire, où, de son propre aveu, il n’a le temps que de s’intéresser aux préliminaires d’un discours chrétien. Et comme, en contraste, apparaît comme recentré ce progressiste intelligent qu’est
Mgr Dagens, auteur d’un rapport sur l’identité catholique, où il reconnaît
– généreusement – ce qu’il appelle lui-même ce « décalage » justement, entre beaucoup d’évêques et le peuple de Dieu […].
Mgr Nourrichard s’était déjà
illustré il y a deux mois, en interdisant la communion dans la bouche à la cathédrale d’Evreux, au nom de la grippe H1N1, alors que tout le monde savait déjà que cette grippe ne serait
pas l’épidémie prédite par la classe politique et les médias. S’attardant dans sa toute récente carte de voeux, non pas sur l’état de son diocèse, mais sur l ‘échec du Sommet de Copenhague,
il montre sans le vouloir quelle farce est aujourd’hui le trop fameux « discours social » des évêques de gauche, lorsqu’ils sont incapables de gérer un conflit parmi leurs prêtres, tout
en prétendant s’affliger des dysfonctionnements de la Planète.
Quelle conclusion tirer de l’affaire Thiberville ? Non seulement le progressisme est mort depuis longtemps, faute de troupes jeunes et nombreuses, l’affaire Gaillot nous avait
permis de nous en apercevoir dès 1995, année de sa destitution du diocèse d’Evreux par le pape Jean Paul II lui-même. A l’époque déjà cela n’avait pas fait un pli. Mais le progressisme
fossilisé, demeurant en place dans l’Institution ecclésiale, est devenu aujourd’hui inaudible ou ridicule : Mgr Gueneley, Mgr Raffin et Mgr
Rouet en ont chacun à leur manière ce trimestre, administré, la preuve. Mgr Nourrichard risque de devenir le symbole de cette difficulté à communiquer que rencontre le
progressisme historique. Même Jean Mercier, dans un très bel article de La
Vie, semble prendre acte du caractère anachronique de la lutte engagé par l’évêque normand contre son meilleur curé. Un peu comme Christian Terras, dans Golias, s’était farci
Guéneley avec une gourmandise non déguisée. Ces progressistes mitrés sont décidément trop ringards !”
A noter que Mgr Nourrichard est Membre du Conseil pour les
mouvements et associations de fidèles. Effectivement, les mouvements de fidèles, il connaît…