Ainsi en témoigne le site internet du diocèse d’Evreux :
Sur ProLiturgia, Denis Crouan évoque le problème de l’obéissance. Mais il reste à savoir qui désobéit :
- “Mgr Nourrichard a parfaitement le droit de déplacer l’un de ses prêtres; encore faudrait-il qu’il puisse justifier les raisons d’un tel déplacement. En l’espèce, il semble que
l’Evêque d’Evreux n’ait pas la moindre raison: son acte ressemble donc fort à une petite crise d’autoritarisme typiquement clérical – pour ne pas dire épiscopal – qui a son origine dans une
incapacité à reconnaître la crise que traverse l’Eglise dans son diocèse en particulier. M. l’Abbé Michel a parfaitement le droit de savoir, de la plume de son Evêque, ce qu’on lui
reproche (il s’en doute d’ailleurs) et de connaître quel sera son avenir. Les paroissiens ont le droit de faire savoir au pasteur diocésain qu’ils préfèrent avoir un prêtre qui est dans
la ligne du Souverain Pontife plutôt qu’une poignée de “mamies” qui seront autorisées à froufrouter autour de l’autel et de l’ambon à chaque messe. L’Evêque d’Evreux a le droit de savoir que
les fidèles ne sont pas disposés à demeurer catholiques pratiquants à n’importe quel prix. - Pour susciter la réflexion, voici trois points de vue sur la question de l’obéissance/désobéissance. Le premier est d’un fidèle laïc: “Il est bien certain que rien ne changera tant que
les prêtres désavoués ne se manifesteront pas davantage pour refuser fermement certaines orientations pastorales qui n’ont aucune raison d’être et qui, parfois même, n’ont aucune
légitimité. […]” - Le deuxième point de vue est celui du P. Louis Bouyer, le théologien bien connu (+2004): “[…] Lorsqu’il y a des défaillances individuelles ou même collectives de la part de
ceux qui dans l’Eglise sont responsables avant tout de la foi, ce n’est pas du tout une infidélité de la part des fidèles mais au contraire une marque de fidélité de critiquer et de ne pas
accepter ce qu’enseigne tel prêtre ou même tel évêque ou un groupe d’évêques, lorsqu’il est clair que cela est en contradiction avec ce que le Pape, les conciles, et toute la tradition des
évêques jusqu’à nous ont enseigné. […]” - Le troisième et dernier point de vue est celui d’un Evêque, Mgr Giovanni d’Ercole. Sa réponse à la question posée ici est claire: “Il faut regarder l’Eglise avec deux yeux. Un
oeil sur le Pape, l’autre sur l’évêque et le curé. Si l’évêque et le curé disent la même chose que le Pape, c’est l’unité. Or le manque d’unité fait un très grand mal à l’Eglise. Si l’évêque
ne dit pas la même chose que le Pape, cela me donne un strabisme; alors je regarde le Pape.””