Dans un long article, l’hebdomadaire La Vie relate la “Jacquerie” de
Thiberville (je lui préfère l’expression de “chouannerie” employée par le blog Summorum
Pontificum Observatus) et termine par les atouts indéniables que possède l’abbé Michel. Les voici :
Thiberville (je lui préfère l’expression de “chouannerie” employée par le blog Summorum
Pontificum Observatus) et termine par les atouts indéniables que possède l’abbé Michel. Les voici :
- “Mais d’un point de vue tactique, la position du prêtre rebelle et de ses ouailles reste forte, pour trois raisons.
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Primo, l’élément psycho-affectif. L’abbé Michel a les locaux avec lui, de
façon écrasante, et le soutien que ceux-ci lui manifeste est sincère et viscéral. D’autres facteurs entrent en jeu. Par exemple, la révocation du curé est perçue comme un oukase venu du
centre du département, et choque des populations rurales déjà malmenées par les évolutions de la modernité qui pénalisent le milieu rural. La décision de Mgr Nourrichard n’apparaît pas
seulement incompréhensible (on ne change pas une équipe qui gagne), mais aussi comme une humiliation collective dans la mesure où le prêtre se retrouve désormais sans ministère. Il
apparaît comme jeté au rebut. Une situation que les catholiques thibervillais interprètent comme une punition d’autant plus injuste que la paroisse est très vivante, à la différence du
pôle ecclésial où le diocèse les rattache désormais, dont le denier du culte a chuté de 45% entre 2007 et 2008, soit la plus forte baisse de tous les secteurs du diocèse. Leur
nouveau curé, Jean Vivien, se situe aux antipodes de la sensibilité traditionnelle de l’abbé Michel, ce qui aggrave le ressentiment, même si le diocèse a pris soin de maintenir la messe
traditionnelle le dimanche, qui sera dite par un autre prêtre du diocèse. «Le Père Vivien n’est pas l’homme de la situation, face à des gens aussi blessés et attachés à la sensibilité
traditionnelle», confie ainsi un observateur.
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Secundo, le facteur statégique. L’abbé Michel est fort du soutien de plusieurs maires du canton, dont celui de M. Guy Paris, maire de Thiberville, qui souhaite continuer à
mettre le presbytère à la disposition du prêtre révoqué. Ce qui signifierait que celui-ci pourrait continuer à résider sur place et à exercer sa vie sacerdotale, comme il l’a déjà
annoncé. […] Par ailleurs, le nerf de la guerre – l’argent – ne risque pas de manquer au prêtre, les fidèles pouvant décider de reporter leurs dons sur la personne de l’abbé Michel et
de cesser de verser le denier du culte.
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Tertio, la dimension idéologique. Pragmatique, le Père Francis Michel appliquait jusqu’à aujourd’hui de façon habile la coexistence des deux formes du rite sous son clocher, incarnant
l’esprit voulu par Benoît XVI dans son Motu Proprio Summorum Pontificum de 2007, à savoir une mutuelle fécondation des deux formes de la messe. Même si le diocèse ne souhaite pas
déplacer le débat sur le terrain idéologique, ses opposants ne se priveront pas de faire valoir cette dimension auprès des instances romaines. Ils ont déjà engagé une action auprès de la
Commission Ecclesia Dei, au Vatican. La révocation de l’abbé Michel pourrait apparaître ainsi comme un refus diocésain de soutenir la synthèse de type “Réforme de la réforme” qu’avait
mise en œuvre l’abbé Michel et qui est l’un des axes du pontificat.
- Face à la désobéissance du Père Michel, le diocèse a certes pour lui le droit canonique et le soutien d’une majorité des fidèles de l’Eure, mais il est encore difficile de dire s’il
sortira vainqueur de ce bras de fer thibervillais.”