C’est un très mauvais point pour Mgr Nourrichard : le vaticaniste Andrea Tornielli s’est emparé de l’affaire et en a rendu compte dans son journal, Il Giornale. Il y montre qu’il a bien compris le réel
problème, qui est liturgique, sous le titre “L’évêque sifflé pour avoir refusé la messe en latin“. Extraits :
“La paroisse de Thiberville est considérée comme l’un des rares cas en France de parfaite application du motu proprio Summorum Pontificum, avec lequel en 2007 Benoît XVI a décidé
de libéraliser la messe ancienne […]. L’abbé Francis Michel, curé depuis 1986, célèbre personnellement depuis longtemps maintenant, chaque dimanche, une messe dans l’après-midi en rite ancien,
ajoutées à trois autres célébrées selon le missel post-conciliaire. Toutes les messes, celles à l’ancienne manière comme celles de la nouvelle, sont célébrées avec le prêtre tourné
vers l’orient […].
La paroisse, qui compte 4.500 âmes, est très florissante : les églises – soit treize clochers dans les campagnes environnantes – sont toujours pleines, les enfants qui
fréquentent le catéchisme sont 120, il y a une trentaine de premières communions tous les ans. On fait encore les processions, on célèbre les baptêmes
individuels, il y a l’adoration du Très saint Sacrement et les rites funèbres sont toujours présidés par un prêtre […]. Avec ces résultats en contradiction avec ce qui se passe
dans les autres zones du diocèse, ont crû les mauvaises humeurs parmi le clergé pour les méthodes de l’abbé Michel.”
Après le récit de la journée du 3 janvier, Andrea Tornielli écrit que la décision de Monseigneur Nourrichard devra être «attentivement évaluée avec ses
collaborateurs». Ces mêmes collaborateurs, qui font pression sur le site internet du
diocèse. L’évêque d’Evreux serait sage d’écouter ce qui se dit du côté du Vatican plutôt que du côté de sa curie diocésaine.