Depuis 17 ans, l’abbé Henri Caffart est l’exorciste du diocèse d’Arras, dirigé par Mgr Jaeger. Il ne porte pas de croix, «pour tromper l’ennemi» s’amuse-t-il. Il est
aussi ouvrier militant syndicaliste… Casquette de marin vissée sur le crâne, le père Caffart a 78 ans et plaisante :
“Vous vous attendiez à quoi ? À la soutane noire, au col romain et au crucifix ?”
Officiellement, il n’est même plus “exorciste”. Il convient de parler du service diocésain Saint-Irénée, «du nom de l’évêque de Lyon au IIe siècle, réputé pour son
esprit conciliateur et d’apaisement dans les discordes». Écouter, rassurer, faire découvrir à chacun ses richesses intérieures, voilà la mission confiée au père Caffart par Mgr Derouet, en
1992. Rompant avec la tradition, il s’est entouré d’une équipe d’une vingtaine de personnes, dont deux diacres permanents.
Il reçoit les personnes dans son bureau, puis à la fin de l’entretien, “leurs démons ont disparu. Pas avec moi, non. C’est eux qui font disparaître cette fausse logique du mauvais
sort. “
En 17 ans, il a entendu beaucoup de choses farfelues et 6 ou 7 cas sérieux de phénomènes paranormaux, inexpliqués, dont il n’a pas été témoin, comme ces bruits de vaisselle cassée. «Cela
existe dans des lieux où il y a eu un suicide, un meurtre, un viol ou des tortures, comme si la maison en question ressentait encore ces éclaboussures de violence», note-t-il. Étonné
que ces phénomènes existent. Et encore plus surpris qu’ils aient disparu après sa venue, sa prière et sa bénédiction.