Lors du colloque qui se tient actuellement à Rome sur internet, Mgr Celli, président du
Conseil pontifical pour les communications, a indiqué :
“Les moyens de communication sont laissés à l’initiative d’individus ou de petits groupes, et n’entrent dans la programmation pastorale qu’au niveau secondaire“.
Le père Giovanni Scalèse, italien, déduit :
“penser que tout doit être contrôlé par le diocèse ou le Vatican, me semble totalement hors de propos. Même dans l’Eglise il doit y avoir de la place pour la «libre entreprise». Les
pasteurs dans l’Eglise ne sont pas les seuls à devoir lancer des initiatives; ce sont plutôt ceux qui “examinent toutes choses” (1 Thessaloniciens 5:21), en perçoivent l’authenticité et
coordonnent les efforts des fidèles. […] Telle est la grande préoccupation: la “programmation pastorale“, qui est devenue dans l’Eglise quelque chose de très similaire à la
planification économique de mémoire soviétique. Si une chose ne rentre pas dans la planification pastorale, elle n’a pas le droit de cité dans l’Eglise.”
S’ensuit une critique du discours de Mgr Di Falco (que nous avons évoqué ici et ici), évêque de Gap :
“Honnêtement, ce sont de belles phrases , destinées à faire de l’effet, mais, finalement plutôt creuses. […] Je ne pense pas que nous, les catholiques soyons si mal placés dans ce
domaine : il y a une prolifération de sites, blogs, forums, à faire envie à n’importe qui (personnellement, je ne m’inquiète pas de la variété des sensibilités: le pluralisme est un signe de la
richesse et la vitalité de l’Église). À entendre certains, il semble presque que l’Eglise catholique soit absente du réseau. Eh bien, si par Eglise catholique, on entend Église institutionnelle,
peut-être (mais même cela n’est pas vrai, puisque le Saint-Siège, tous les diocèses et les institutions religieuses ont chacun leur propre site). Mais l’Eglise, ce n’est pas seulement cela, il y
a les fidèles qui, individuellement ou en groupe, se pressent sur le réseau, de manière souvent artisanale; mais c’est toujours une présence. Aujourd’hui, mon souci est précisément celui qu’en
plus de possibles interventions de l’Etat ou de l’Union européenne visant à réglementer (lire: bâillonner ) le Réseau, maintenant l’Eglise s’y mette aussi, pour insérer sites, blogs et forums
dans la “programmation pastorale”. Cela signifierait la fin de tout.”
De son côté, le pape a salué la Commission épiscopale européenne
pour les médias :
“Le Saint-Père note avec satisfaction le vaste éventail d’initiatives par lesquelles l’Église en Europe est déjà présente et active sur internet, notamment par des sites web, des blogs, des
podcasts et de la vidéo.”