Les faits remontent à l’été 2009. À l’occasion du festival Arts à la Pointe, qui fait entrer l’art contemporain dans les chapelles de Douarnenez au Cap-Sizun (Finistère), l’association
Cap accueil avait
demandé à une danseuse de mettre en valeur une exposition… Ni une ni deux, la danseuse et son partenaire sont montés sur l’autel et se sont intégralement déshabillés !
Les organisateurs bien imprudents, qui ont estimé cela indécent, ont refusé de s’acquitter des 300€ correspondant à la prestation. Les prud’hommes leur ont donné tort : l’artiste a fait
son travail. L’affaire sera de nouveau examinée par le conseil prud’hommal, en décembre, car l’association n’a toujours pas dédommagé l’artiste de ses frais de déplacement, ni fourni les
documents relatifs à son contrat.
Cette ignominie soulève la question de la mise à disposition des lieux de culte, pour des manifestations artistiques. Le diocèse de Quimper,
qui est l’affectataire des édifices, avait rappelé que les chapelles «ne peuvent pas être de
simples salles de spectacles ou d’expositions. Elles sont des maisons de Dieu, ouvertes à tous. Puissent toutes les personnes impliquées dans leur usage et leur gestion
préserver ces espaces sacrés du tumulte du monde !». Monseigneur Le Vert est un ancien de la Communauté
Saint-Martin. Un nouveau “directoire” pour l’usage des chapelles du Finistère a été publié en septembre. Mgr Le Vert a ainsi édicté une règle :
“Rappelons une nouvelle fois cependant que, selon la loi française, ces chapelles n’ont qu’une seule affectation, et qu’elle est cultuelle… même si, parfois, elle peut se
conjuguer avec la culture. Ces monuments sont certes notre bien commun. Mais il demeure nécessaire que les paroisses affectataires soient attentives à sauvegarder ce qui convient à ces
lieux sacrés et surtout à la vie et à la prière des communautés chrétiennes. C’est pourquoi avant de prendre une décision à propos d’une manifestation
culturelle envisagée dans une chapelle, elles consulteront les Commissions diocésaines compétentes.”
On lit dans La Réforme de Benoît
XVI écrit pas Nicola Bux, consulteur de la Congrégation pour la doctrine de la Foi:
“N’est-il pas devenu habituel, depuis le concile, d’utiliser les églises pour des
concerts, des pièces de théâtre et même des célébrations interreligieuses ? Un tel usage, qu’on pensait réservé aux régimes athées, est particulièrement préoccupant. Que fait-on de la
dédicace de l’église, de cet acte qui soustrait l’édifice à l’usage profane pour le consacrer totalement à Dieu ? Pour beaucoup, l’église n’est plus le lieu où Dieu demeure et où le peuple se
rend pour L’adorer, mais elle est une sorte d’aula à multiples usages. Sur le portail d’une église où j’habite, on peut lire Iesu redemptori sacrum. Est-ce que cela signifie
encore quelque chose de nos jours ?”